Le 10 mars 1920, c’est le jour de mes 16ans. Maman me dit de souffler les bougies et de faire un vœu. Mon vouloir me dicte, alors, de voyager pour toute la vie, l’en-vie.
Au lever du soleil, à partir de Picadilly jusqu’ à la gare, après tout j’ai l’âge, celui de l’avidité des sentiments. Le mouvement du train m’amènera jusqu’à un bateau, un grand, un voilier qui prendra tout son temps…
Je sais déjà que j’irai à la conquête des forets vierges à dos de poètes via la 4ème dimension. Le tout sans perdre une seconde, des secondes qui ne m’abandonneront à aucun instant. Ma ronde vagabonde me fera passer aussi par la case prison. Dans le sombre à partir des oubliettes je m’évaderai en contemplant une comète.
Dès le retour de ce rêve c’est dans le jardin des secrets que l’on me retrouvera, around imagination. La fin de ma première histoire, ma pré- histoire sera le début d’une faim de vie...
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je te l’ai dit pour que tu souviennes de nos matins, sans peine.
Je te l’ai dit pour que tu reparles du verbe aime.
Pour chaque blues du passé, pour les mots prononcés au sein des instants précieux ceux qui ressemblaient à de l’éternité.
Pour les jours que nous appelions tandems.
Pour les jours où tu pleurais sur ton agression, ces jours où devant moi tu refusais de pleurer.
Pour tout cette mémoire que tu aurais tant voulu qu’elle te fasse faux bond.
Toi sue ce fil tendu au dessus du précipice, lien tendu entre tendu entre deux falaises, ces moments là alimentaient le malaise.
Pour la fois où je n’ai pas vu que je te perdais.
Pour la vie .
Pour l’avis, celui de ne pas se résigner.
Je te l’ai dit tant de fois, et de différentes façons : jeu thème, une idée, un idem.
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AROUND MY WORLD
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19h20
Il est 19h20, le salon n’est éclairé que par deux lampes, et c’est fait exprès. 19h20 veut dire que je suis rentrée depuis 1 heure et sept minutes, exactement.
Il est souvent 19h20 quand je m’enfonce dans mon canapé. Je m’installe pour y regarder le « Grand journal « sur canal +. Denisot et Apathie font très bien les parisiens.
Le plat familial surgelé se réchauffe déjà dans le four, je suis douchée et enveloppée dans mon épais pyjama noir.
19h20, je demande à mes deux adosDe un baisser la musique
De deux d’aller se doucher, et plus vite que ça s’il vous plait !
J’attrape la télécommande du chauffage, je ne serais bien qu’à 24 degrés précisément…
19h20, c’est l’heure où j’ai froid, c’est aussi l’heure où je me promets de ne pas grignoter avant le repas.
Les infos ne me rendent pas dépressive, car j’en ai la flemme.
19h20, où en général je relève mes mails à partir de mon Smartphone. Petits ou grands, il y a trop d’écrans qui croisent mon regard.
19h20, c’est l’heure où je m’éteins …. -
La consternation.
Marie-Chantal, je la revois encore : au jardin public, au milieu des autres mamans en congés parental (issues de différentes catégories socio professionnelles, après tout le square est à tout le monde. Merde! Surtout que c'est toujours mieux qu'un balcon) ,elle, donc assise à coté de moi sur un banc à l’air frais, attendant l’heure d’aller tremper les mioches au bain , en général c’est, depuis la nuit des temps, juste après la fin de la sieste et du gouter.
Je me souviens encore, de l’époque où sur le chemin qui mène à mon boulot, je me demandais si je devais l’envier en la voyant choisir chez Jaccady des robes taille 3 ans en vichy, ou un duffel coat bleu marine.
J’avais les cheveux courts, et son carré, lui, était toujours impeccable, nous étions environ fin des années 90,
Je souris, encore, en me souvenant de ce qu’elle prétendait, elle disait que sans télé dans la maison, c’est raccord avec l’éducation qu’elle a choisi pour ses enfants.
À Noël dernier Louis et Pauline ont reçu respectivement un Mac Book et un I Pad. ( Louis et Pauline : les ados de Marie-Chantal.)
À la place de m'excuser d'avoir un maigre budget, je dis à mes ados à moi en insistant sur un ton ressemblant à un sermon, que Louis et Pauline n’avaient, sans doute, pas eu la démarche de se demander si ça valait vraiment le coup d’avoir beaucoup de trucs épatants pour eux tous seuls, des trucs très chers bien évidement. .
Puis je leur demande si nous devions les envier pour autant ? Bref une question équipée de mots, pour eux, chiants.Ils me répondent « BEN OUI « . C’est à ce moment précis que je sens, que malgré tout qu’ un mince lien s’est tissé entre Marie-Chantel et moi, au fil des années. Dit lien ayant un rapport avec la consternation.
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Haut et fort
Les rossignols chantaient de plus en plus fort
De plus en plus beau, de plus en plus haut
Si bien, que leur couplet
Nous a coupé la parole
Les non dits se sont envolés un temps
Un silence, un instant, un bémol
qu’il fallait admettre à trouver beau…
« Profondeur des sentiments et vanité des apparences «
J’aime bien ce bout de phrase, ça va avec tout, on peut placer ces quelques mots pour aller un peu partout, paraphraser à souhait. Serait-ce une bobobanalité lors d’un diner ?
Quand elle rentre dans une pièce, c’est comme une bouffée d’air frais et moi j’ étouffe,alors ça me contrarie.
J’ai acheté un livre via le site de la Fnac, je n’ai pas le temps d’aller dans ma librairie et ça me contrarie aussi.
Le soir j’écoute des podcats d’émissions politiques tout en surfant sur Sarenza sans rien pouvoir acheter, parce que c’est trop cher, mais ce n’est pas vraiment ça la vie d’après que j’entends en arrière plan. C’est moyen moyen comme argument pour me consoler.
Je travaille 7h par jour et vois des gens, beaucoup ! Rien à voir avec la « moi » d’il y a quelques mois, la « moi » qui travaillait à ses études, et qui écrivait, ça me fait un peu bizarre c’est tout… en entier.
Le soir, parfois, j’ai le regard un peu vide et je ne dis rien, j’ai juste mal au dos et rien d’autre à expliquer, puisque ça va durer des années, je ne veux pas déjà ou encore lasser. Alors je ne pleure pas, à la place mes grands yeux tristes sourient c’est tout.
Le soir, surtout, en rentrant j’ai faim, normalement c’est vendredi pendant ma coupure qu’à la piscine j’irais.
J’ai toujours été nulle pour la concordance des temps, et alors si ça me plait.
Hier j’ai aidé ma fille pour son devoir d’arts plastique, et j’aime bien ce qu’elle fait.
L’Europe va, parait-il, s’écrouler, c’est ballot, je sais…
Voilà voilà
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Nestor est sorti de mon atelier le 16 octobre à 10h47 exactement :
Morceaux choisis de moteur, d'une vieille voiture, transformés en Nestor illustration :
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Within, and I am silent
Un matin d’il y a longtemps face à l’océan mes larmes semblaient toutes petites, contempler le ressac me rendait, un peu moins amère .C’est à peu près à partir de ce matin là, que j’ai commencé à comprendre comment me détacher d’à peu près tout, tous.
C’est un état d’esprit assez lâche, certes, mais assez confortable,aussi je l’avoue.
C’est à l’intérieur du souvenir de ce matin d’océan que parfois je me réfugie.
Avoir envie des choses, chaque jour d’avantage un peu moins m’éloigne d’eux, et surtout d’à peu près tout, force aimant …
Dans le silence, je décide, bien trop souvent de m’évanouir. Il y a bien trop à dire, l’écho des mots dérangerait, en toute franchise je pense. Ma voix est bien trop fluette de toute façon. Alors j’écris…
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Jardin
Même les villas secondaires sont entourées de barrières
Rien que des jardins à l’intérieur de ces barreaux
Jardin tu ne vas de soif mourir
Ni me nourrir
Jardin tu es là, et Je t’entretiens
Jardin ton rôle est de me proposer des couleurs
Et du vert à l’heure de l’apéro
Jardin, je t’ai payé suffisamment cher
Jardin, tu es bio, mais pas trop -
Dans les tripes
J’emballe une partie fragile de moi dans du papier de soie. L’enroulement dans un papier de soit, parfois. Papier qui crépite, je me sais hypocrite. La parole des troubles scintille, je me sens plume voulant exprimer la légèreté de l’instant.
L’astre se retire, lune est déjà là, elle attend derrière un nuage gris et rose à la fois…Je la trouve très belle cette nuit « fait divers », un stop, une pause se transformant lentement en éclats, fait d’hiver. Rolling in the deep.
Les vacillements s’approchent de moi comme un drap froid qui se pauserait sur la peau. Des frissons commencent à parcourir le chemin, itinéraire semblable aux précédents . Des frissons partant du cou, puis les coups du cœur s’accélèrent, pas de blues mais les bleus sont bien là, confinés dans coin sombre de mon cerveau in the trip, je les combats … -
GASPER
L'ennui à la patouille illustration :
GASPER
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L’homme est-il condamné à se faire des illusions sur lui-même ?
L’homme est-il condamné à se faire des illusions sur lui-même?
Mon année de terminale « L « est bien loin, trop loin . Mais à cette question philosophique je répondrais par un autre sujet lunois, deux questions hautement existentielles :
Pour les lunois qui ne le savent pas encore, j’habite dans le sud de l' hexagone (voir carte colonne de droite), et donc entre mer et montagne. He oui j’ai de la chance, je peux skier le matin et aller faire un tour sur la plage l’après midi, SI JE VEUX. J’ai donc la possibilité, grâce à ma situation géographique, chaque année d’observer le cheptel de touristes venant se mettre au vert dans la région où je demeure. Deux questions existentielles s’imposent, donc, à moi :Petit ah :
Pourquoi les touristes s’habillent-ils en randonneurs ( sac à dos, gourde et chaussures de marche) pour aller visiter la Cathédrale St Just à Narbonne ou autres vestiges romains, et faire les boutiques en plein cœur du centre ville ?
Petit d’eux :
Pourquoi ces mêmes touristes s’habillent-ils à la mode dernier cri ( banane autour de la taille,chemises cintrées , sandales ressemblant à celles de Jesus, et bouteille d’eau en plastique de 25cl ) pour faire des randonnées de 4h en pleine montagne ?
Tout ceci reste un mystère pour moi …
L’homme est-il condamné à se faire des illusions sur lui-même ? Peut-être que l’homme croit encore que le sol qu’il foule est vraiment fait pour lui …Voilà . À vos copies, vous avez 4h !