Les phares de ma voiture déchirent la nuit. Sur cette route de campagne, je sais que je roule trop vite. Non pas que je sois pressée de rentrer, mais voilà je suis épuisée, j’ai froid. De toute façon, j’ai tout le temps froid.
À peine 20 minutes que j’ai quitté la répétition de mon cours de percus, il me semble avoir tout oublié, déjà… Ce soir, je n’étais pas concentrée, de toute façon je ne le suis jamais …
C’est une idée de ma sœur, ce cours de percus. Il te faut voir plus de monde, d’avantage sortir souvent qu’elle me dit. Me changer les idées. Faut que je l’aime à frangine pour me taper 30 bornes aller et tout autant pour le retour chaque semaine, pour lui faire plaisir c’est moi qui vous le dit. L’excuse de la fatigue ne marche plus pour rester chez moi. Je vais mieux, il paraît .
Ma meilleure amie, elle de son côté m’a confirmée notre départ pour l’Irlande, en début d’année . Je lui manque qu’elle me dit souvent …Elle aussi veut me changer les idées. Même si je crois bien avoir hâte d’aller me geler à Dublin en février . Là , ce soir je ne suis pas vraiment sure d’aller mieux.
Tout le monde a plein d’idées pour me changer , tant pis !
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J'ai froid .
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Lévitation du matin !
Donc faire l’amour et faire la gueule vont bien ensemble . Je suis assez d ‘accord ,moi la ménagère de moins de 50 ans .
Sans doute on fait la tête :- ( après avoir fait l’amour, c’est-à-dire aimer. Parce que l’on se rend compte que l'on vient de donner tout, tout cru tout entier, un don de soit une petite mort à chaque fois …
Bleu citron !Bon c'est pas le tout faut que je file, je dois aller faire les courses acheter des pates et du thé puis après aller bosser et ce soir, peut-être, sans doute , aimer .
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Perte de poids, de densité ...
Produits et boisson gazeuse avec 0% de sucre et de graisse … Comme c’est chouette la vie ! Que des bulles édulcorées, du concentré vive-ment coloré à portée de main. Des instants de plaisir de gourmandises sans conséquence, vraiment ! Des instants de désirs assouvis, éphémère bonheur.
Plus que de la légèreté c’est du rien qu’on nous vend à toutes les sauces.
À quoi bon chercher de l’authenticité ? « Puisque du rien est considéré comme source de valeur à présent « a dit Dominique Quessada !
Un coca 0, de la saveur sans risque, du sucre qu'est pas sucré. Oh mon Dieu comme c’est chouette la vie. La vraie ?
Rien d’étonnant à ce modus operandi dans une société où presque tout fonctionne sans se déplacer, sans se dépenser.
Des frissons et du gras devant la télé, de la drague et de la baise virtuelle face à un PC , des médicaliments ou de l’alimention ne coûtant pas vraiment chair, selon …
Degré 0, paresse, sexe à piles et fadaise, oh my God comme c’est con la parfois la vie. Féminin avis.
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La grotte
Proverbe lunois :
Ce n'est pas parce que beaucoup d'épreuves et de peines traversent une vie que l'on doit faire la gueule pour tout le restant de cette existence ...
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Le prisonnier politique
Ils m’ont annoncé que les visites à la prison seraient dorénavant interdites. Seule la correspondance restera, donc, notre unique lien. Je suis effondrée et n’ose à peine t’avouer cet état d’esprit dans lequel l’annonce de cette bien triste nouvelle m’a plongée.
Cela étant dit, par respect pour toi, j’arrêterais là la description de ma tristesse, notre douleur commune. Un effondrement.
L’aventure épistolaire est la seule chose que la vie a, maintenant, à nous offrir. Je t’aime et je vais te le dire, l’écrire de mille et une manière. Mon temps deviendra aussi le tien, le notre. Une conversation.
Que dirais-tu, de faire le tour d’un monde, du mien ? Un état divisé en deux dont une moitié te sera consacrée, et l’autre pour moi à vivre pour deux. Telle une présence dans mon ventre, tu seras là, comme un insaisissable lien. Schizophrénie annoncée... Etre deux déterminés à ne pas se diviser. Toi, la partie intégrante de mes « trips », notre devenir.
Te faire participer à ce quotidien de façon assidue subsistera comme l’unique moyen d’être réunis. Toi+ moi sera égal à un ensemble. Et laisser aller ainsi la liberté s’emparer de ton isolement, cette prison.
Tout ce que je vais saisir, observer, obtenir et prendre de l’existence te sera mot à mot rendu. Chaque soir, une lettre, une carte, une évasion. Des phrases pour toi, puis des questions et donc des réponses venant de toi que j’attendrais. Du temps passé à t’écrire, te décrire. Je veux te donner des dizaines de pages à lire, te procurer de la matière pour rebondir.
De l’intense, je ne laisserais aucune miette s’échapper, et post scritptum de l’espoir cacheté pour toi, cet homme, un monde en deux moitiés …Libre pensée
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ça ne m'a pas tuée, ça ne pas rendue plus forte, ça m'ennuie et c'est à peu près tout, à priori ...
L'ennui
Le simple fait de n’avoir « rien » à faire aujourd’hui, me procure du temps pour méditer. Faire des projets, bof non je ne suis pas assez motivée, plus assez d’en-vie. Cela demande trop d’énergie et n’est pas raccord avec mon modus operandi.
Penser à la dure réalité qui est que les hommes, les gens sont méchants, des pas contents, des non-satisfaits, des anciens enfants gâtés pourris, moi y compris, m'amène à l’évidence : complaisance dans l’inertie.
En effet, grâce à cette dépression ponctuelle, ce mal de vivre régulier que l’on m’a gracieusement légué. Je reste là, à chouiner sur mode chronique, posture dont le seul mérite est, d’une certaine manière, de m’occuper l’esprit…
L’angoisse d’exister anime, donc, ma journée …
Écorchée vive ou sorte d’éponge remplie d’eau salée? Là est ma question.
Ahh lalala me voilà en train d’étudier la mélancolie attitude qui consiste à donner l’illusion que la seule chose à laquelle j’aspirerais serait de trouver la vie sensée et pourquoi pas jolie, « temps » que j’y suis. Mais que nini, à peu rien ne me satisferait, à priori… Envier les bien heureux, peut-être, à la rigueur.
Je n’ai rien d’autre à faire aujourd’hui, juste l’art de n’être de bonne compagnie que 5 minutes d’affilée.
Aujourd’hui, c’est mon rien qui me tient, hélas, compagnie.
Demain, avec tous mes dossiers à classer et à terminer ! Sans doute n’aurais-je pas le temps d’ainsi me questionner . Après le bureau, je rentrerais, à toute vitesse je remplirais la vie des proches des présents …Et regarderais comment ça fait la vie d’experts devant la télé, parce que sans doute je serais « crevée ». Par paresse, par dépit… -
Blabla
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Oleg Kulik
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Odeur de café insistante !
La dernière ligne d’arrivée. Les derniers kilomètres en voiture, représentait un véritable enfer. Pour atteindre ce petit village des Corbières, en juillet, c’était : chaleur, impatience, virages à répétition et fatigue, le tout concentré sur un même espace temps … Et parfois pire, si par manque de chance une 2CV roulant à fond, c’est-à-dire à 40 km/h, pétaradait devant nous. Parce que doubler était impossible, puisque aucun champ de vision sur cette route ressemblant à un immense serpent, enroulé autour des vallons. Domy ma soeur, annonçait toujours trop tard qu’elle allait être malade. C’est à ce moment que Patricia ( mon autre sœur) et moi, véritablement, la maudissions…On s’arrêtait, mais ça ne faisait pas passer les nausées !
« Enfin loin de Paris … » C’est à peu près ça que tout le monde ici nous disait, quand nous arrivions. Comme si vivre dans la grande ville pleine de rues était pour les autochtones un calvaire, une punition. Pour certains ce choix de vie restait un mystère. Pourquoi donc aller se geler là-haut . « On n’est pas bien ici ? « devise, toujours d’actualité dans la région…C’est vrai qu’à notre arrivée, nous étions bien blancs et tous froissés, surtout papa, le pilote, super fatigué de l’expédition… Ah, les premières impressions.
Mais 817 km à cinq dans un paquebot une CX, avec valises et chien dans la malle, comment vouliez-vous que nous soyons ?
Ma grand-mère, mamé, mes tantes, ma mère, et nous les petites filles, un clan fonctionnant sur mode matriarcal durant l’été. Elles parlaient, cuisinaient pour 12 tous les jours, et s’engueulaient beaucoup aussi. Du banc de dehors on entendait pratiquement tout. La porte d’entrée était ouverte, seuls les rideaux à bandes de couleurs volaient, ça laissait rentrer l’air et les mouches aussi…
Le calendrier de la poste posé debout sur le buffet de la cuisine, le placard à gâteaux, toujours, comme par magie rempli, dans cette pièce, non pas la plus grande, mais la plus importante. Grande cuisine, grande table et les femmes autour de celle-ci, un rendez-vous pris de 14h à 15h, tous les jours sans exception. Les hommes : pères oncles et grand-père occupés la plupart du temps à pêcher, c’est-à-dire à roupiller sous un arbre…
Avant de nous emmener à la rivière ( l’une des rares distraction, mais ô combien appréciée par de nombreuses générations) , elles, ces femmes, buvaient ensemble le café. L’arôme remplissait toute la maison. C’était une quasi cérémonie pour mamé, ce moment privilégié, celui du café trop corsé d'après ce que j'entendais. Cette femme avec toutes ses grandes et petites filles. Un moment sacré, consacré à se retrouver.. Oh , ces femmes là ne parlaient pas des grands sujets d’actualités, elles étaient autour et entre elles à se souvenir ou à parler de leur quotidien, des maris, des petits, nous. Nous les enfants, en bout de table avec dînette et grenadine les imitions.
Marion, la plus jeune des cousines, dépassait à peine de la table. Son champ de vison était un horizon sur toile cirée. Elle passait de bras en bras, avec gros poutou de mamé au passage. Marion avec ses colères faisait l’attraction.
Dans ce minuscule village des Corbières, c’est à peu près ainsi que les maisons de juillet à août, se remplissaient, vivaient. Et quand nous repartions, mes parents restaient silencieux jusqu’à l’autoroute. Quelques kilomètres et déjà de la nostalgie. Des jours d’été des souvenirs, collant comme des bonbons.
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S'entend, cent ans ....
Comme par hasard , je fermerais mon portable. Pas même dire merci d’être née un 13 . Pourquoi donc ? Eh bien tout simplement parce que je n’en aurais , bien évidemment , pas envie … Ils le savent tous autour de moi, et ne m’en veulent pas. Chaque année c’est pareil et cette année sera bien sur la même…
Non fêter les années qui coulent entre les doigts, ça ne plait pas . Quand tout file de cette façon là , que reste-t-il : à part de la nostalgie, des soupirs, des remords, des regrets , et un énorme crouic ( un jour on m’a dit que c’était le bruit d’un cœur qui se serre )
À dire vrai, ça me fait carrément flipper de me rapprocher de l’inévitable, cet acte que je considère comme le plus égocentrique qui soit. .
Qu’ai je bien pu faire cette année novembre 2007 à novembre 2008. Rien d’extraordinaire sans doute, j’ai tenté la simplicité, là par contre comme d’hab j’ai raté…
Je me suis reposée, entre deux salves laser de Dark Vador durant 4 mois, j’ai maigri des bourrelets et des cheveux sans même le faire exprès, puis j’ai remangé manière de voir quelle tête je ferais si je reprenais un peu de couleurs dans l’ensemble, pour l’ensemble : rassurer les deux vies dont j’ai l’honneur d’avoir charge d’âme : mes enfants .
Ce que j’ai adoré en cette année fut mon saut à 4000 m, la chute libre sur 2200 mètres en compagnie du beau gosse auquel j’étais harnachée. Ce saut, un cadeau de mon époux. Un jour de fièvre et de nausée, il m’ a apportée une petite boite où il était écrit de ne pas lui faire faux bond ce jour là, et les suivants .Ce qui voulait dire dans son langage à lui : accroche toi , tu te dois bien ça .
Qu’a t il eut d’autre entre ses deux anniversaires ? Comme d’hab, en fait après le repos, je me suis occupée d’un ange aux yeux plus verts que les miens et d’un gentil démon aux grands yeux bleus, j’ai monté ma boite, et suis partie travailler dans le bureau où un homme grandeur nature a été collé là par mes soins sur le mur, j’ai fait les courses et le ménage manière d’avoir l’impression de dépoussiérer la vie , j’ai repeint des trucs dans la maison , tuer un zèbre en viscose pour faire comme D etco , j’ai fait un semi de 25 km juste pour embêter, de plus sans même faire trop ma crâneuse sur la lune ( non je n’ai pas gerbé sur mes mizzuno à l’arrivée, quoique juste un peu) et enfin j’ai fini ma montagne de mots ( bientôt à dispo) grâce à un ami . Courageux ami qui a même trouvé des ‘ apostrophes à l’envers en plus des autres lettres mal rangées dans ce bouquin écrit par mes soins .
Tous ces petits trucs, je les fête au moment qui me paraît important, c’est-à-dire dans le vif celui de l’instant .
Alors un anniversaire, c’est quoi au juste compiler une année rien qu’à soit, et dès le lendemain classer tout ça dans sa mémoire . Fêter la fin d’une année de vie. J’entends ici et là que l’existence est trop courte et qu’il faut en profiter, ne rien rater. S ‘ éparpiller ?
Plein de cire de bougies dégouline sur le gâteau, et il paraît que c’est beau et comestible quand on mange un dessert tout escagassé et fondu.