Faut que je brûle des calories. Moi Sandrine, épouse et mère d’un beau jeune homme de 18 ans, je dois commencer un régime. Le sucre qui s’est transformé en gras sur mon bourrelet, c’est que de l’excès, de l’excès de tranquillité. Je me sens toute molle, et enrobée dans ma vie paisible. Il y a trop de douceurs et de gras autour de moi, on a toujours du beurre dans le frigidaire , un peu d’argent sur le CODEVI et le sourire du crémier tous les lundis, au rayon frais du supermarché. J’ai mes habitudes, avec option shopping le dernier samedi du mois.
Le dimanche, je fais un peu de jardinage ou le grand ménage, y pas de mer ni de forêt aux environs pour aller se balader. Je pense parfois à voyager en Thailande ou au Canada, après tout, on a les moyens. Puis 5 minutes après j’oublie, j’oublie trop vite l’envie de dépoussiérer un peu notre vie. C’est le goût des épices, de la découverte, de l’étonnement qu’il me manque dans l’existence. Des rires , des crises et des abus.
Pourtant j’ai l’impression d’avoir du caractère, c’est régulièrement que je fais la gueule à mon mari.
Peut-être aurait-il fallu que je sois fascinée dans mon enfance par des parents aventuriers ou révolutionnaires pour détenir un brin de contestation. Ou alors très riches, je serais allée dans des écoles privées et sans trop forcer j’aurais moi aussi une bonne situation ou du moins j’aurais rencontré un riche mari, le fils d’ un ami de mes parents. Ou encore, le contraire j’aurais pu être motivée par le besoin de me sortir de la misère, j'aurais bénificié d'une âme de guerrière. Si au moins j’avais eu un accident ou une maladie, j’aurais une revanche à prendre sur la vie…. Je n’ai même pas eu de gros chagrin d’amour, tout juste quelques amours mais pas assez forts pour briser mon cœur. Aurais-je le cœur pas assez gros ? ça serait le bouquet !
Même ma crise de quadragénaire ressemble au commun portrait féminin.
Je suis ronde . Tout roule, j’ai l’impression de tourner en rond, je mange , ouvre la bouche et donc me tais . Moi Sandrine, j'ai pris pour habitude de remplacer les inutiles contrariétés par du chocolat ou du Seresta, selon…Je me dis que ça va passer, c’est rien, rien que de l’ennui.