L’ivresse, ma compagne, inlassablement. Je suis infatigable, insatiable silencieux, je pense et je me dis : Pas encore prêt à abdiquer, à nouveau, aux codes sociaux.
Le décor d’un bar me trouble. La chaleur d’un éclairage ocre et tamisé contraste avec des cloisons de verre et d’acier, les tables et les chaises possèdent à la fois, forme ancienne, et matière plexi. L’usage et l’esprit se mélangent, les siècles, les époques semblent s'amuser ici. Rien n'est figé. Rien de comparable avec les banquettes des troquets, en bordure de fleuve. Moleskine, brume et brunes cigarettes paraissant à des années lumières d’ici.
La curieuse conception de ce bistro « temps « moderne et contemporain attire les regards extérieurs. Le mien en l’occurrence, capté par cette ambiance singulière. L’envie d’un vertige dans ce lieu quasi intemporel m’appelle….
Puis il y a cette femme décidée à poursuivre la nuit avec moi, tous deux avons du vague dans l’âme. Tout semble amer. La curieuse a tellement insisté pour connaître mon univers. Je n’ai pas de détermination, ce courage de décliner sa compagnie. Je pense lui donner l'impression de comprendre ses motivations, son aversion face à la solitude.
Je lui fait les honneurs de chez moi, l’antre de mes états, parfois seconds. Elle parle beaucoup et m’informe de tout ce qu’il faut savoir de sa vie. Je reste muet. Je la caresse du regard, la femme apprécie. Je l’écoute et ne dis rien. Je sonde ce genre féminin.Mon visage reste ouvert.
Mon visage ouvert et ma pensée en travaux. Je ne peux lui fournir qu’ une écoute, une incertaine affection, pour l’instant. L’après n’existe pas pour moi, il ne demeure juste un avant toi
Ma journée s’appelle visage. La rencontre d'une tête, en huis clos, avec la mienne. Une écoute, avec un flirt fixé sur le dessus.
J’ espère juste que mon silence ne lui laissera rien de spécial à présumer . Je ne consens pas au désir charnel… Je m’y refuse, est-elle, sans doute très déçue…
