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elle-surlalune - Page 17

  • Recyclage

    PICT0016.JPGIMG_0089.jpgRecyclage de mon vieux sèche cheveux d'un cache pot, des aiguilles d'une vieille pendule, d'un coquetier  d'une paire de lunettes de piscine et d'une paire de semelles pointure 41 fillette...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Anaphore écrite avec mon fils .

    • Il y a cette grande pièce au milieu de cette immense maison
    • Il y a toutes ces boiseries sur deux des murs de cette pièce
    • Il y a toutes ces étagères hautes jusqu’au plafond
    • Il y a tous ces livres serrés les uns contre les autres qui me donnent le vertige
    • Il y a toutes ces pages remplies de savoir
    • Il y a moi qui veut savoir
    • Il y a toutes ces couvertures vêtues de cuir coloré
    • Il y a toute cette encre qui donne un sens au papier et aux parchemins
    • Il y a toute cette connaissance enfouie au milieu de ces mots
    • Il y a moi qui veut toujours savoir
    • Il y a face à moi son grand bureau équipé de son sous-main vert sapin
    • Il y a ce porte plume que je n’ai pas le droit de toucher
    • Il y a sa veste en velours suspendue à cette chaise face à ce sinistre bureau
    • Il y a moi et cette envie d’être à l’opposé de lui
    • Il y a moi jeune homme livre venant se réfugier dans cette bibliothèque quand mon père n’est pas là

    Guillaume et Marie 

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  • Autour du mot atelier ...

    Je regarde la table, dessus trois palettes de peinture y sont en vrac déposées, toutes sortes de gouaches sont mélangées, les tons séchés sur le bois des palettes forment un minuscule volume. Sur cette table j’y vois un métissage, en brouillon une tête pas sage.
    Sur la chemise en tissu bleu pale, suspendue au chevalet, je distingue plein de petites taches, des grains de couleur, des embryons d’énergie, j’y devine un brin de surmenage.
    Différents formats de cartons à dessin font la file tout le long du mur de gauche. Sous la fenêtre ces cartons à dessins sont tels des livres géants remplis d’images.
    De l’autre coté de la pièces sur des étagères sont empilés les feuilles format raisin la veille achetées, d’anciens pots de confitures contiennent des encres de chines ou du brou de noix, je ne sais pas. Un mikado de pinceaux est entassé sur sol pas loin, on dirait qu’ils sont tombés, peut-être est ce le chat qui a déclenché ce carambolage.
    Le parquet craque sous mes pas, bien que je me déplace lentement. Un vieux fauteuil en cuir marron me fait barrage. Je n’ose traverser la pièce, de peur de le réveiller je sais qu’il dort juste à côté, là tout près. Dans un moment je reviendrais… 

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  • Mauvaise haleine

    C’est parce que j’ai le ventre vide et un peu de fièvre aussi que cette première bouffée de cigarette me donne un peu le vertige. 14h36minutes ce n’est vraiment pas une heure raisonnable pour se lever, mais mon corps aujourd’hui me l’autorise. Un petit déjeuner donc au goût tabac blond.

    Je n’ai toujours pas faim, j’ai encore le gout âpre du tabac dans la bouche . Mon homme n’est pas là de toute façon pour lui que je  lui dépose un baiser, alors quelle importance que ma bouche soit remplie de fumée ?

    Quand il rentrera j’aurais effacé toutes traces de la flémingite aigue qui me traverse à l’instant : je serai douchée, bien habillée, l’odeur de mon eau de toilette sera suspendue quelques secondes derrière mes pas. Un pas qui sera rapide, je serai pressée parce que bien entendu comme d’habitude toujours en retard. L’heure à laquelle  il rentrera sera proche de celle de mon départ, j’ai un rendez-vous à 18h exactement.

    Je voudrais bien que ce soit mon époux qui ne soit pas en retard ce soir, j’aimerais au moins le croiser avant de partir pour mon rendez-vous de 18h exactement, qu’il me voit bien mise et pas chiffonnée comme à l’instant. Je veux qu’il me voie tourbillonner, moi pressée, occupée, qui ne se doute pas qu’aujourd’hui à la place du pain complet c’est de la fumée que j’ai avalée en premier.

    Je regarde par la fenêtre, et contemple mon jardin, un espace vert touffu et copieux en mauvaises herbes, putain là aussi faut que j’essaye de faire bien. Heureusement que mon bougainvillier fait joli au milieu de ce tout bordel en feuilles, juste un bougainvillier tout  fleuri qui suffit à faire diversion, tous les regards ont souvent tendance à s’arrêter sur du joli du frais, des yeux qui ne vont pas chercher l’arrière plan de toute façon …heureusement ?

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  • DES MOTS DÉLIVRÉS

    Le mardi 26 octobre 2010 à 18h, médiathèque de Bizanet : présentation du projet d’atelier d’écriture dont je serai l’animatrice. Voilà, voilà , tout un tas de questions arrivent à l’approche de cette date, je ne sais pas si j’ai raison, je ne sais pas si mes propositions d’ écriture plairont, je ne sais pas faire autre chose que de me poser tout un tas de questions…

    Oui j’ai un peu la trouille

    Oui je suis impatiente

    Non je ne sais pas si les poissons ont soif, mais moi oui

    Non je ne sais pas si les hommes qui ont marché sur la lune avaient les pieds sur terre

    Non je ne sais pas si l’on peut manger du vent sans respirer

    Comment est-il possible d’écouter le silence si on ne fait pas un maximum de bruit

    Oui on va inventer des zèbres à pois

    Oui je travaille dur pour la préparation de ces ateliers

    Oui j’ai l’impression de faire un saut sur des cailloux en talons aiguilles

    Non, finalement, je n’ai pas peur

    Oui j’ai envie d’arpenter les territoires du réel via les mots

    Et via les gens aussi

    Non je ne sais pas en corps dans quel état je vais revenir de cette aventure

    Oui je veux que les écrivants se lèvent de leur chaise et aillent fouiner dans les livres sur les rayons

    Oui je veux qu'on liste ensemble sous différentes formes l’existence et pas forcément les maux

    Oui il y aura mes parents pas loin

    Ouin ouin 

     

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  • Fallait bien que l'énergie sorte

    Tableau du jour, mon fils aime bien mes gribouillis c'est déjà ça : 

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  • TALONS DU JOUR TALONS TOUJOURS

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  • 5-7-5 DU JOUR :

    Cinq heures et moi là

    Sur le trottoir mes cent pas

    La bise me fait froid

     

    J’attends ma fille

    Cloche qui sonne l’instant

    Enfin réunies

     

    Elle sourit aussi

    Bien trop longtemps séparées

    Mes larmes coulent

     

    Aussi 

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  • Dossard 88

    Rendu de l’atelier d’écriture animé par Jean-Paul Michallet boutique d’écriture de Montpellier dans le cadre du module « initiation «  D.U.A.A.E . SUFCO Université Paul Valéry - Montpellier 3.

    Proposition d’écriture : Ecriture et rapport au temps .

    1er jet d’encre :

    Le souvenir d’une journée s ‘enroulant autour du mot : « partez ». Rien qu’un mot collé, plaqué à cet espace temps. « partez » : tous les coureurs réunis aujourd’hui attendent et redoutent. Si tout se passe comme prévu dans quatre minutes exactement le mot fusera. Au moins quatre cent personnes s’agglutinent derrière ce mot matérialisé par la ligne D celle du départ. En attendant, je dois bien moi aussi traverser ces quatre minutes, enfin trois minutes 12 secondes à présent. Mon regard dessine un cercle autour de moi, et s’arrête sur cette femme. Une concurrente ? Sur sa poitrine est accroché en gros et sur papier le numéro 88. Un dossard porté devant. Trois épingles à nourrice attachent ce chiffre que j’aime infiniment. La femme se tortille, son impatience fait ressortir les muscles de ses cuisses. Je me dis que cette candidate très brune sans doute âgée d’une petite trentaine peut se permettre de porter un short minuscule et un débardeur l’étant tout autant. J’envie ce corps de toutes les façons. J’aimerais » tant « connaître l’effet que pourrait  me faire d’habiter une chair d’athlète, ne serait-ce que deux minutes trente cinq secondes exactement. Numéro 88 trottine sur place, n’arrive pas à tenir en place. Moi j’ai les pieds comme enracinés dans l’asphalte : goudron ne brulant pas encore la plante de mes pieds, je continue de contempler cette femme. Derrière sa peau je devine des années d’entrainement, des fractionnés qui, sans doute, ont duré pour elle une éternité. Ça prend du temps parfois l’épuisement…
    Mon regard remonte jusqu’à son visage. J’éprouve le besoin de tirer un portrait de l’instant. Plus qu’une minute trente secondes il me semble. Je ne comprends pas vraiment pourquoi le besoin d’avoir une tête à me souvenir m’habite. Peut -être est ce à cause de ma solitude, de l’absence de mon compagnon. Pour certains courir ne représente qu’une perte de temps.
    Numéro 88 n’a de cesse de balancer en avant, en arrière, de droite à gauche. Je ne parviens pas à capter son regard. Il me reste à peine trente secondes pour que mes yeux arrivent enfin à la photographier. Le mouvement décidément la détend, l’aide à traverser le T.A.N.T. Il ne me reste donc plus qu’à chaparder au vol un peu de son énergie.
    PARTEZ.
    Le mot est lâché. Instinctivement je laisse filer numéro 88. J’ai déjà en tête le mot suivant, bientôt je lirai sur le goudron et sous mes pieds le mot : ARRIVÉE…  

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  • La note épilogue

    Je ne l’ai pas trop trouvé changée physiquement en vingt ans. Ses bâtiments portent toujours la couleur grise et rêche d’une grande ville telle que Montpellier. Non l’université de lettres Paul Valéry n’a pas vraiment changé, et mon trac non plus d’ailleurs .Le même qu’à mes dix huit ans, une enceinte dans laquelle demain je vais me laisser engloutir, le stress d’une rentrée qui commence déjà à me manger, toute crue. Faire la connaissance des élèves qui tout comme ont l’envie d’apprendre peut-être aussi à nouveau comme moi qui sait, des professeurs et des intervenants, …
    Demain train plus tramway  sac en toile en bandoulière, et bien entendu ma ride sur le front, celle qui apparaît lorsque je me sens angoissée…
    Enfin je reprends là où je m’étais arrêter il y a vingt ans, entre temps : mariée, conjoint collaborateur et nos deux enfants à qui je tente de démontrer que reprendre ses études même à 38 ans peut être considéré comme une seconde chance . Dite seconde chance que je ne compte pas laisser passer, ni me dépasser d’ailleurs…

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