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  • Lipo

    Un homme si peu vivant, moi combattant survivant. Une boue enterrant petit à petit chacun de mes pas. Chaque nuit je te rejoins, chaque nuit est un printemps un songe, entre aube et  sombre. Mon monde en dedans. C’est du sang, du sans toi étrangement, trancher entre rêve et monde du dedans.

    *

    Je t’écris du sombre de ma tante. Verdun est froid, humide, austère en plus d’être le centre du monde, celui de la guerre.
    Dans quelques heures les camions vont venir nous chercher pour nous ramener au front. Maudite tranchée. J’espère, ce soir, revoir mes copains. Chaque jour est une immensité à traverser. Chaque homme colle au sombre au sans dedans, du sang également.
    Je nourris l’espoir de te revoir, toi André Lipo. L’homme que j’ai désigné comme celui qui prend soin de ma mère.
    Au cas où je ne reviendrai pas de l’enfer du monde. Sur le granit de n’importe quel tombeau d’un soldat inconnu, je voudrais que tu inscrives à la craie mon prénom. La craie c’est un peu comme le sang des soldats, ça disparaît sous des larmes ou de la pluie.

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  • le vent ! Bienvenue dans Word...

    Dans trois nuits mon séjour en Nizradale sera achevé. Étant dans l’incapacité de communiquer avec les Émanroutes c’est chez les Nizrides que j’ai trouvé refuge depuis six lunes déjà…

    Bien que les Nizrides soient plutôt aimables et avenants avec moi, j’éprouve un peu de mal pour m’imprégner du savoir faire qu’ils veulent à tous prix me transmettre. En effet je me sens bien incapable de récolter le vent ou d’écouter le silence s’il ne fait pas un maximum de bruit…Mais tout de même ici c’est bien. Du moins je crois.

    Je ne sais pas encore si j’aurais le courage de retourner de l’endroit d’où je viens . Au pays de Nizradale j’ai trouvé un refuge imparfait, mais un refuge quand même.

    Un pays où l’égalité entre les trois sexes est parfaite
    Un pays où l’on peut voir le jour en pleine nuit
    Un pays où l’avenir n’était pas meilleur avant
    Un pays où les magasins qui vendent des raisons d’être n’existent pas
    Un pays où l’on a le droit d’arriver en retard lorsque son heure est venue
    Un pays où de ma folie douce j’ai le droit…

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  • REMP'ART À MOUSSAN LE 15/05/2011/ Exposition des artistes locaux dans les rues et caves du village .

    Avis lunois de la plus haute importance :

    Idée d'un dimanche, si vous n'habitez pas loin, venez respirer l'air de beau vivre à Moussan. Je vois, déjà, en perpective une belle journée. Mes statues en-fer et moi serons rue du 1er mai.

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  • Le corps serre .

    À l’heure où l’on ne badinait pas encore avec les écrits de Musset. Du temps où l’aristocratie ne se surnommait pas Jet Set saupoudrée, mais ressemblait quand même à un ballet de caniches royaux.  Quand le soir tombé, au milieu du festin des corps équipés de perruques d’antan enroulées autour de grosses têtes blafardes, se mettaient à faire danser leurs jupons et leurs mocassins. Décor semblant se disperser  en des trainées de poudre blanche estompant mon rêve bien fait. Derrière chaque mouvement, un songe, où moi aussi j’étais enroulée dans du taffetas ou de la soie, mon tout à l’intérieur d’une crinoline, avec mon buste fixé sur le dessus et faisant mine d’être emprisonné au sein d’un bustier. Sous mes pas l’herbe fleurissait, je chantais et riais à la fois de pouvoir et de liberté. Flamboyante destinée, au fond de ma gorge des cris rouges mais sans…Sang, cent effets secondaires au fond …Au fond de ce rêve bien fait. Au réveil, j'ai  trouvé que le retour à la réalité n’était qu’un pirate qui m’enlevait  rien qu’un horizon, mon teint en restât  flétri et mon esprit un rien meurtri . Le réveil est une expérience prenant la forme du corsaire.Le corps serre en plus d’ un gout amer."

    Voilà le genre de" choses " que l'on peut travailler en écriture automatique avec comme inducteur de la musique. Cantate de Bach. 

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  • Premières fois

    Première statue soudée à l'arc

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    Premier essai superposion broux de noix huile pastel et acrylique

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     voilà ...

     

     

     

     

  • La maison vide :

    Découvrir ensemble la future maison, c’est pour cette raison que maman m’ avait habillée comme si nous étions invités. Me déguiser en enfant sage, c’était le truc de maman quand on devait aller voir quelqu’un ou quelque chose d’important… Puisque c’était là, qu’en général, papa nous prenait en photo.
    De l’extérieur, elle n’invitait pas à l’optimisme cette maison cube juchée sur un tas de terre battue. En m’aidant à ouvrir la trop lourde portière de la voiture, pour me rassurer maman m’affirma que bientôt , c’est – à dire dans deux mois, quand les clôtures seront terminées, nous planterions plein de fleurs. On aurait dit qu’elle ne trouvait pas les bons mots pour m’aider à me projeter dans cet avenir synonyme, à cet instant précis, de nouvelle adresse.
    La maison vide sentait les travaux, odeur de plâtre et de peinture collant aux murs. Mon petit air triste continuait de scruter le tout, du sol au plafond, et de travers.

    C’est en découvrant la lumière qui jaillissait dans la pièce, que j’ai su que je me plairais dans ma nouvelle chambre. En une fraction de seconde, j’ai commencé à adopter ma future antre, entre deux états vagues.
    C’est à ce moment précis que ma maman me chuchota à l’oreille, qu’elle avait choisi pour moi le meilleur emplacement.

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  • Arrête de toiser les gens : conseil avisé de maman !

    Je repense à ces sandalettes rouges, celles de mon enfant.
    Des sandalettes qui trottaient sur le carrelage de notre ancienne maison.
    Guillaume était âgé de deux ans exactement. De sa salopette en jean fusait quantités d’éclats de rires. Sous sa frange blonde deux grands yeux bleus dévisageaient tout le temps.
    Un regard intense qui continue encore de déclencher des accents circonflexes sur le front de certaines têtes raides qui se retrouvent face à mon garçon de 16 ans exactement…

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  • 88

    Le souvenir d’une journée s ‘enroulant autour du mot : « partez ». Rien qu’un mot collé, plaqué à cet espace temps. « partez » : tous les coureurs réunis aujourd’hui attendent et redoutent. Si tout se passe comme prévu dans quatre minutes exactement le mot fusera. Au moins quatre cent personnes s’agglutinent derrière ce mot matérialisé par la ligne D celle du départ. En attendant, je dois bien moi aussi traverser ces quatre minutes, enfin trois minutes 12 secondes à présent. Mon regard dessine un cercle autour de moi, et s’arrête sur cette femme. Une concurrente ? Sur sa poitrine est accroché en gros et sur papier le numéro 88. Un dossard porté devant. Trois épingles à nourrice attachent ce chiffre que j’aime infiniment. La femme se tortille, son impatience fait ressortir les muscles de ses cuisses. Je me dis que cette candidate très brune sans doute âgée d’une petite trentaine peut se permettre de porter un short minuscule et un débardeur l’étant tout autant. J’envie ce corps de toutes les façons. J’aimerais » tant « connaître l’effet que pourrait  me faire d’habiter une chair d’athlète, ne serait-ce que deux minutes trente cinq secondes exactement. Numéro 88 trottine sur place, n’arrive pas à tenir en place. Moi j’ai les pieds comme enracinés dans l’asphalte : goudron ne brulant pas encore la plante de mes pieds, je continue de contempler cette femme. Derrière sa peau je devine des années d’entrainement, des fractionnés qui, sans doute, ont duré pour elle une éternité. Ça prend du temps parfois l’épuisement…Mon regard remonte jusqu’à son visage. J’éprouve le besoin de tirer un portrait de l’instant. Plus qu’une minute trente secondes il me semble. Je ne comprends pas vraiment pourquoi le besoin d’avoir une tête à me souvenir m’habite. Peut -être est ce à cause de ma solitude, de l’absence de mon compagnon. Pour certains courir ne représente qu’une perte de temps. Numéro 88 n’a de cesse de balancer en avant, en arrière, de droite à gauche. Je ne parviens pas à capter son regard. Il me reste à peine trente secondes pour que mes yeux arrivent enfin à la photographier. Le mouvement décidément la détend, l’aide à traverser le T.A.N.T. Il ne me reste donc plus qu’à chaparder au vol un peu de son énergie. PARTEZ. Le mot est lâché. Instinctivement je laisse filer numéro 88. J’ai déjà en tête le mot suivant, bientôt je lirai sur le goudron et sous mes pieds le mot : ARRIVÉE…  

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