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Je voudrais être une fatigue, où la pesanteur des postures s’apparente à la caresse d’une paresse, couffin douillet des gestes moux , au tour des mots moelleux : Aux confins d’une lourdeur quasi voulue, dotée d’un sourire en coin disant j’ai bon vécu, j'ai vécu pour de beau…
Le manteau étroit de la faiblesse ne me convient pas, ralentissant mes gestes et ne me tenant en aucun cas chaud , cachot de mes décisions ….
Je frissonne à l’idée de garder l’œil cerné . Avais –je tort de ne vouloir entendre que mes envies jusqu’à en oublier d’écouter mon corps ? Mais bon , ce n'est pas trés grave tout ça , n'est-ce pas ?
IL suffit juste de serrer les dents,de ne rien accorder à la survie et de n'aimer que la vie .....

Dans ce village, il y a une rue
À la fin de cette rue : une impasse
Dans cette impasse il y a une voiture qui attend
Le moteur ronronne, il est patient…
Dans cette voiture il y a moi qui attend que mon fils sorte de sa soirée
Dans cette attente il y a moi qui pense à avant
Dans mes pensées je songe à un court extrait de l’année 1986
En 1986 il y a une ville
Dans cette ville il y a une rue
À la fin de cette rue : une impasse
Dans cette impasse il y a une voiture qui attend
Le moteur ronronne, il est patient…
Dans cette voiture il y a mon père qui attend que je sorte de ma soirée
À qui, quoi pense-t-il à cet instant, je ne le sais…
Peut-être à un similaire sentiment de nostalgie?
Durant quelques minutes, j’ai songé à nouveau à l’année de mes 15 ans.
À 15 ans, je pensais que j’avais largement le temps
À 38 ans, je suis dans ma voiture, au fond de cette impasse, dans cette rue, dans ce village et j’ai un peu froid… En fait non carrément je suis carrément gelée et je commence à présent à m’impatienter !

Recyclage de mon vieux sèche cheveux d'un cache pot, des aiguilles d'une vieille pendule, d'un coquetier d'une paire de lunettes de piscine et d'une paire de semelles pointure 41 fillette...


Guillaume et Marie

Je regarde la table, dessus trois palettes de peinture y sont en vrac déposées, toutes sortes de gouaches sont mélangées, les tons séchés sur le bois des palettes forment un minuscule volume. Sur cette table j’y vois un métissage, en brouillon une tête pas sage.
Sur la chemise en tissu bleu pale, suspendue au chevalet, je distingue plein de petites taches, des grains de couleur, des embryons d’énergie, j’y devine un brin de surmenage.
Différents formats de cartons à dessin font la file tout le long du mur de gauche. Sous la fenêtre ces cartons à dessins sont tels des livres géants remplis d’images.
De l’autre coté de la pièces sur des étagères sont empilés les feuilles format raisin la veille achetées, d’anciens pots de confitures contiennent des encres de chines ou du brou de noix, je ne sais pas. Un mikado de pinceaux est entassé sur sol pas loin, on dirait qu’ils sont tombés, peut-être est ce le chat qui a déclenché ce carambolage.
Le parquet craque sous mes pas, bien que je me déplace lentement. Un vieux fauteuil en cuir marron me fait barrage. Je n’ose traverser la pièce, de peur de le réveiller je sais qu’il dort juste à côté, là tout près. Dans un moment je reviendrais…

C’est parce que j’ai le ventre vide et un peu de fièvre aussi que cette première bouffée de cigarette me donne un peu le vertige. 14h36minutes ce n’est vraiment pas une heure raisonnable pour se lever, mais mon corps aujourd’hui me l’autorise. Un petit déjeuner donc au goût tabac blond.
Je n’ai toujours pas faim, j’ai encore le gout âpre du tabac dans la bouche . Mon homme n’est pas là de toute façon pour lui que je lui dépose un baiser, alors quelle importance que ma bouche soit remplie de fumée ?
Quand il rentrera j’aurais effacé toutes traces de la flémingite aigue qui me traverse à l’instant : je serai douchée, bien habillée, l’odeur de mon eau de toilette sera suspendue quelques secondes derrière mes pas. Un pas qui sera rapide, je serai pressée parce que bien entendu comme d’habitude toujours en retard. L’heure à laquelle il rentrera sera proche de celle de mon départ, j’ai un rendez-vous à 18h exactement.
Je voudrais bien que ce soit mon époux qui ne soit pas en retard ce soir, j’aimerais au moins le croiser avant de partir pour mon rendez-vous de 18h exactement, qu’il me voit bien mise et pas chiffonnée comme à l’instant. Je veux qu’il me voie tourbillonner, moi pressée, occupée, qui ne se doute pas qu’aujourd’hui à la place du pain complet c’est de la fumée que j’ai avalée en premier.
Je regarde par la fenêtre, et contemple mon jardin, un espace vert touffu et copieux en mauvaises herbes, putain là aussi faut que j’essaye de faire bien. Heureusement que mon bougainvillier fait joli au milieu de ce tout bordel en feuilles, juste un bougainvillier tout fleuri qui suffit à faire diversion, tous les regards ont souvent tendance à s’arrêter sur du joli du frais, des yeux qui ne vont pas chercher l’arrière plan de toute façon …heureusement ?
