Dans ce village, il y a une rue
À la fin de cette rue : une impasse
Dans cette impasse il y a une voiture qui attend
Le moteur ronronne, il est patient…
Dans cette voiture il y a moi qui attend que mon fils sorte de sa soirée
Dans cette attente il y a moi qui pense à avant
Dans mes pensées je songe à un court extrait de l’année 1986
En 1986 il y a une ville
Dans cette ville il y a une rue
À la fin de cette rue : une impasse
Dans cette impasse il y a une voiture qui attend
Le moteur ronronne, il est patient…
Dans cette voiture il y a mon père qui attend que je sorte de ma soirée
À qui, quoi pense-t-il à cet instant, je ne le sais…
Peut-être à un similaire sentiment de nostalgie?
Durant quelques minutes, j’ai songé à nouveau à l’année de mes 15 ans.
À 15 ans, je pensais que j’avais largement le temps
À 38 ans, je suis dans ma voiture, au fond de cette impasse, dans cette rue, dans ce village et j’ai un peu froid… En fait non carrément je suis carrément gelée et je commence à présent à m’impatienter !
Commentaires
Oui, les années passent et on se retrouve dans une impasse.
C'est le cycle de la vie !! Et dans quelques années ton fils dans une impasse attendra que son enfant sorte de sa soirée....
Bonne nuit
Biz
Elsa
J'aime bien ce texte, bâti sur la structure répétitive et cumulative du conte-randonnée, avec ici, cette jolie rupture qui nous fait passer d'un lieu réel à un lieu symbolique, l'attente, et qui nous déplace dans le temps... L'effet de surprise est très heureux. Bravo ! (si je puis me permettre).
j aime bien
@ Feuilly : j'ai tenté la mise en abime mais bon...
@ Achiko : si seulement le sable du sablier pouvait s'arrêter parfois...
@Michèle : merci @ vous je suis touchée
@ Papa : ton avis est il objectif cher papa ?
J'aime ce texte. Nous nous retrouvons dans des situations vécues par nos parents et nous comprenons ainsi mieux ce qui dans la vie nous empêche à un certain moment de comprendre nos "vieux" et tout d'un coup en le devenant, de s'attendre inéluctablement à ne pas l'être à notre tour par nos "jeunes".. froid dans le dos. Et ce que nous n'avons pas osé disparaît.