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encore un driste

Ce soir-là j’avais 15ans, le dernier bus de 17h50 venait de me déposer. J’étais en bas de la rue, j’apercevais la maison. Maman avait accroché une guirlande de Noël au balcon. J’ai eu droit, comme d’habitude, à un gros poutou qui m’a écrasé la joue. Puis, je me suis installée, assise au bar de la cuisine,
« nos 5 minutes à toutes les deux « comme, elle disait. 

Moi prête à dégainer à la moindre rafale de questions trop indiscrètes  avec comme unique cible son dos de plein fouet. Un dos qui me décrivait ce, pendant des heures, elle s’était échinnée à cuisiner. Ces soir-là, ses pupilles étaient trop dilatées pour affronter mon regard aux sourcils froncés.
« Manière de nous faire manger, de temps en temps un truc équilibré ». Comme elle disait aussi 

Et son dos continuait de me dire qu’il fallait que je grossisse un peu. Manière de me remplumer. Ces soirs-là, rien que pour la faire chier, je ne mangeais rien de ce qu’elle avait préparé. 

Avec le recul, je me dis que cette guirlande de Noel, accrochée au balcon ressemblait à un lasso, un lasso destiné à m’attraper et m’emmener tout près d’elle. Tous les moyens étaient bons. Ces petites attentions étaient-elles faites pour être juste un peu de poudre aux yeux ? Pensait elle que je ferais semblant de ne pas voir, ce que je savais. Ou pensait-elle, vraiment que je n’avais pas deviné qu’elle était stone, parfois, des fois souvent ? Cette question, je n’ai jamais pu lui poser (ou oser selon les décennies que j’ai traversé) … 

Maintenant j’aimerais lui décrire tout ça, connaitre sa version, des raisons, déraison de ces-soirs là. Sans que cela nous blesse de trop à toutes les deux. Cet espoir me rend driste. 

Ces soirs-là étaient à la fois drôles et tristes.  

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