Je vous écris d’un pays lointain

Atelier hopital de Narbonne animé par Adeline, le 22/12/2010.
Propsition d'écriture : cadavre exquis à partir de la phrase de Henri Michaux :
"  Je vous écris d’un pays lointain".

 Je vous écris d’un pays lointain, où la neige dans l’air en plaine détient la vue et ne se trompe pas d’endroit.
Je vous écris d’un pays lointain où les loups depuis, jadis, restent fidèles. Leurs hurlements ressemblent à des sortes de machines à gémissements gigantesques.
Je vous écris d’un pays lointain, où les maisons avec leurs portes et leurs fenêtres ressemblent à des visages. Alors que chez moi, l’unique fenêtre offre en panorama une barrière tout près du bord de l’espoir. Je m’y tiens assise souvent derrière, comme si je portais plainte.
Je vous écris d’un pays lointain, où de jeunes enthousiastes montent sur scène pour se produire comme dans tous les mondes, c’est-à-dire qu’ils font leur intéressant.
Je vous écris d’un pays lointain, où un fils perché en haut d’une montagne attend que la lumière décroit. Préfère-t-il le sombre ou le clair, ça je ne sais pas.
Je vous écris d’un pays lointain, où les enfants jouent à des jeux de sociétés avec des galets blancs, des cailloux vagabonds.
Je vous écris d’un pays lointain, où les maisons rondes qui ressemblent à des têtes avec leurs murs et leurs ouvertures me font brouillon au fond de mon visage.
Au fond de chez moi l ‘espoir reste la seule fenêtre.