Le soleil cogne encore, même à 17 heures . J’ai un quart d’avance sur mon rendez-vous, et choisis de traverser le parc juste devant ce grand bâtiment.
M’ arrêter un peu, sous un arbre, sur ce banc. Tiens donc ! en corps cette gnagna attitude qui ne me quitte décidément pas…
Tout y est , la contemplation, celle des gosses glissant sur le toboggan avec le sourire de maman en accompagnement, les oiseaux chantent, les jets d’eau dansent, et les mamés, elles aussi sont venues capter le frais. Cinéma, cliché, oh comme c’est con, et à la fois féminin mignon.
Je n’ai pas envie de m’engouffrer en face, dans le ventre de ce fameux bâtiment….Je sais ce qui m’attend, la sale attente, cet endroit où mon jeu va consister à deviner, différencier les infirmières des secrétaires, ce n’est pas facile. Les deux corps de métiers portent des blouses, et ces femmes en blanc paraissent pressées et souvent importunées, par nous : nous les gens si patients, par moments, parfois, non en fait, tout le temps.
Les magazines sur la table basse sont fripés, fatigués, ils ont moins le mérite d’être raccord avec nous : ces gens de dedans...Rien de nouveau, je m’y attendais…
Dès ma sortie, je récidive 5 minutes dans les allées bordées de vert, le temps de téléphoner, de parler pharmacie, et je trouve que c’est comme dans une chanson, c’est-à-dire joli.
Puis 3 secondes en forme de nostalgie, un souvenir s ‘impose vient me déranger, celui d’un jardin comparable à celui-ci, un espace temps. Je ne dis rien, serre les dents, étouffe ce besoin de hurler. C’était chouette quand Stef,Maga et moi parlions sur un banc enfer, tout pareil que celui-ci. C’était le bon « tant » quand tout roulait, et allait à peu près bien.
Je ne sais plus dire, parler, mais n’importe quoi, oui. Qu’importe le prix... Je ne me la joue pas asociale, c’est juste comme « ça ». Ce soir, j’ai quand m’aime souri.
Le silence a/à présent mon avis. De toute façon j’ai compris, y compris, un si… Est –ce un mal docteur ? Réclamer l' écho à la place de... rien.
Commentaires
super !! je viens d'effectuer une première lecture de ton nouveau billet (oui, je les lis plusieurs fois ) et je me suis régalé avec le style tres délicat que tu emploies ..ça se lit comme du petit lait ! je te souhaite une douce et succulente journée ! ici ou sur la lune !
@ JP : merci . un merci tout court mais qui a la propriété d'être sincère .
Les bancs, navires à souvenirs, ancrés à jamais dans une cour d'école, un jardin, un square, et dans nos mémoires... Qui n'a jamais laissé un morceau de lui-même sur un banc ? Banc des amis jamais revus, banc du baiser que l'on a pas osé voler, banc de la première déclaration, banc de la solitude... Peut-être est-ce pour capter les vibrations de tous ces instants, rêver avec les souvenirs des autres - lui qui n'a plus rien - que le sans-abri se couche sur un banc.