Dès notre arrivée, en fin de matinée, la secrétaire nous prévient que l’homme aura un peu de retard. L’élégante assistante nous propose de patienter dans le bureau de notre futur interlocuteur. Mon compagnon profite de l’attente pour se plonger dans son i-phone, vérifier ses messages, ses mails, preuves flagrantes d’une vie, elle aussi occupée. IL fait toujours ça quand il a moment dit « à lui » . Sympa pour moi, mais bon …
Moi, je laisse mon regard parcourir la pièce et le bureau face auquel nous sommes assis. Je m’amuse au jeu de l’observation. Tenter de deviner des « trucs » sur cette personne que je ne connais pas encore. Ce qui me saute en 1er aux yeux est le fouillis régnant sur le bureau. C’est normal pour un informaticien ? J’étudie de plus près le bazar imposé devant moi. Le positionnement du tapis de souris et du pot à crayons m’indique que l’homme est un gaucher. Un tiroir pas complètement fermé, et le courrier datant d’hier non ouvert, me font supposer que l’homme est très occupé, également. Il est parti à la hâte, ce matin : sa tasse de café n’a pas été bue en entier. Un peu à la bourre ce matin, peut-être ?
Maintenant, j’examine les murs et les étagères, l’homme fait du sport collectif : du volley, la photo de l’équipe en est l’une des preuves, et les trophées exposés le désignent en tant que capitaine. C’est une équipe corporative de groupe 1, facile à deviner c’est marqué dessus ( mon compagnon me l'avait dit aussi ) ! Je ne vois pas bien les visages sur la photo , je ne peux donc pas parier sur celui que je vais découvrir dans quelques minutes. Je sais également que cet informaticien affectionne les corridas. Des tableaux et quelques gadgets posés ça et là me l’indiquent. Une passion, peut-être , qui sait ? En tout cas , une chose est certaine l’homme veut montrer ce qu’il aime faire de son temps libre. Sans doute, aussi, ces objets affichés sont des appels à l’évasion pour lui : se rappeler des instants choisis.Pas d’enfants ni de femmes en photo , pudique ?
Le choix de portes et de cloisons transparentes, plus une position centrale de la pièce dans laquelle nous nous trouvons sont la preuve que big boss veut savoir ce qu’on font ses « collaborateurs « . Pas de place pour autre chose que le travail, ici .
Tiens des bonjours fusent, il arrive ! Mon compagnon range son i-phone, nous nous levons pour le saluer ! Je découvre de visu la personne.
Dernier point, la trace de bronzage de son alliance nous apprend que c’est un récent divorcé. Le jeu des devinettes est terminé. Maintenant bossons, s’il vous plait.