Je crayonnais dans ma chambre de fille de 13 ans en t’attendant. Spontanément, je dessinais des croquis de femmes qui ne souriaient pas, et avec dans les yeux quelque chose de triste ou de méchant, selon. Je ne voulais dessiner que ça, c’était limite obsédant quelquefois. Tu rentrais trop tard le soir maman. Emois noircis sur les pages blanches, je me défoulais ainsi. Les grigris gomme et crayon gris 2B me calmaient. Je pensais que ton absence était la cause de mon ennui. (Pourquoi était-ce si nul de s’ennuyer ?). Dans ces moment-là, il m’est arrivé de t’en vouloir beaucoup, et de ne pas souhaiter t’aimer. Je faisais trôner quelquefois, un de mes dessins, sur le pupitre du piano. Dans le but, que tu ne le rates pas en entrant dans la salle à manger. Je voulais que mes personnages te foudroient avec leurs yeux de désaxés, et leur nez de travers. Mais, tu trouvais juste que je dessinais bien…bref, je me la jouais fille abandonnée et incomprise, et je l’écrivais aussi en chouinant sur des cahiers. Mais si j’avais la flemme de me faire du cinéma, je zappais via la télé. Pourtant je t’attendais quand même maman.
Ça fait maintenant des siècles, et que je t’aime également.