UA-112009492-2

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Visite guidée.

Un exil en plus de la douleur. Un homme ne supportant plus la vie en ces lieux !

Ce lit, cette armoire à moitié vidée, ces photos, et ce fauteuil au cuir râpé mais surtout inoccupé, puis ces fleurs fanées dans le jardin, ces fleurs : les siennes…. Voilà ce qu’il reste. Le reste des jours heureux qui ont rendu cet homme « temps «  malheureux. Depuis le décès de Pauline, les « jours sans » ont tordu l’esprit du veuf, des souvenirs étranglant la gorge, des mots se faisant rares, souvent dans le noir des larmes ont coulé, l’absence est manque, au goutte à goutte, la douleur a perfusé un quotidien....

Sur les conseils de ses enfants devenus adultes, le veuf prit un appartement, la montagne de maux ne rentrera peut-être pas dans un endroit d’avantage exigu et nouveau. Qui sait, lui le sait .

La douleur sait s’ apaiser au bout de quelque temps, un nouveau départ ce n’est pas toujours de la chance…. Mais c’est souvent comme ça, il faut changer…

Cela dit, cet homme petit à petit s’est appliqué à retrouver à la vie de l’intérêt, sans trop faire « semblant ». Tout en ne redevenant plus tout à fait heureux, comme avant, il a su tout de même se créer un nouvel environnement même assez agréable. Certains disent que le temps reste le seul contrepoison face au venin de l’amertume.

Puis un coup de téléphone,un jour en matinée, remit tout en question. Un agent immobilier posant plein de questions, trop…

Le veuf donc se retrouve, aujourd’hui, là planté face à son ancienne demeure, il attend.

La clé a un peu de mal à pivoter dans la serrure. Il arrive tout de même à entrer, et va vite ouvrir les volets pour faire céder l’obscurité. Les draps sont sur les meubles, la pendule est arrêtée, une odeur de renfermé règne dans la maison …Il inspecte les pièces une à une pour arriver jusque dans la cuisine encore dans le noir.

L’homme perçoit son épouse : elle, de dos préparant le dîner. Tout est comme avant, le veuf est redevenu époux. Est-ce un saut dans le temps ? Il peut même humer l’arôme du plat qui est en train de gratiner. Pauline est restée belle, il reconnaît cette taille fine et cette silhouette longiligne, grâce à son chignon mal lié il peut même voir sa nuque délicate. Comme avant. Ce matin, Pauline semble avoir trente ans, sa lumière éclaire la pièce. Elle se retourne et lui sourit.

Pauline s’approche lentement de lui pour finir par lui déposer un délicat baiser :

- Tu n’as pas trop changé, tu sais !

- Mais ….

- Chut ! ne dis rien et reviens …

Problématique de l'inconscient, rêve ou un peu d'âme en supplément  l’homme,je crois, n’a jamais su.

L’ entrée, même discrète , de l’agent immobilier interrompt l’instant, la clarté disparaît, la poussière est à nouveau sur les éléments. La présence de Pauline expire en un souffle léger.

-C’est inutile, Monsieur ! Vous vous êtes dérangé pour rien, mais je ne suis plus vendeur ! Je ne suis pas désolé….et surtout pas pour vous .

Un endroit, celui où un grand-père jouera, plus tard, avec sa petite fille dans un jardin où les fleurs seront à nouveau belles et colorées; où dans les placards de la cuisine des gâteaux attendront d’être mangés.Un refuge calme et serein où toute la famille se réunira pour les congés. Un papé décrivant Pauline parfois. Cette lumière souvent à l’endroit .

medaille.jpg

Commentaires

  • Joli texte

  • C'est beau !

  • Merci @ tous les 2 j'aime bien me réfugier , parfois, dans des textes que j'appelle des textes doudous tout doux.

  • des textes qui font du bien et qui mieux que tu prosac nous protegent
    patrick

  • Bonsoir
    Beaux mots que je découvre avec grand plaisir....
    cordialement
    rony

  • Merci @ mon tour d'aller vous rendre visite

Les commentaires sont fermés.