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Ne rien dire .

Il est facile de deviner que ma mère guette notre arrivée. Je la vois en compagnie de son large sourire sortir de la maison, alors que notre voiture n’est pas encore tout à fait garée dans l’allée. Elle nous attend depuis un moment déjà, ça se voit. Mais depuis quand ? C’est vrai que nous ne venons pas souvent. Le sourire de l’impatiente disparaît, nous sommes que tous les deux.
-    « Non le petit n’est pas venu, il travaille ses partiels « .
C’est important ?
Papa n’est pas loin derrière et rejoint maman. Avant même de nous dire bonjour, mon père te félicite pour ta nouvelle acquisition. Plus tard en catimini dans la cuisine, maman me dit qu’elle est ravie de ta réussite.
- «  Mais dis moi, ce sac aussi est nouveau « 
Je ne dis rien, un sourire complice suffira, le café est sur le plateau, je le porte au séjour. Je sais que tu veux repartir tôt. On dirait que seul ton temps est précieux.
Sur le chemin du retour, dans cette voiture, il y fait froid. La clim balaye devant moi, je ne dis rien et me contente de mettre mon gilet. Nous sommes en juillet…
Une grosse voiture qui rejoint une grande maison. L’habitacle est large, trop à mon goût.Tu ne comprends pas pourquoi, je n’apprécie pas.  
Une Audi Q7 qui sent le neuf dedans, une odeur à laquelle je ne m’habitue pas. Elle me met mal à l’aise. Ta réussite me complexe, je n’assume pas, tu crois ? Te dire que je trouve tout ce confort vulgaire, serait hypocrite, après tout personne ne me force à y monter dans cette voiture. C’est avec toi que je choisis de faire le chemin, malgré tout.
Cette voiture ne me plait pas, je trouve son habitacle trop large. Mon bras n’est pas assez long pour rejoindre ta main. Je suis un peu écoeurée de cet éloignement parce que je pense qu’il nous coûte cher.
Je voudrais te faire comprendre que ce ne sont rien que de grandes et grosses choses placées entre nous. On ne se voit plus très bien à cause d’elles. Des choses sensées faciliter la vie, alors qu’en fait elles compliquent tout.
Mais je me tais, même si cela ne me fait pas rien. Rien que de l’espace en trop, moi je préférais les endroits d’avant. Des lieux exigus qui nous offraient rien que des instants. Nous étions proches, serrés, et j’adorais la vie qui débordait.
-    « Pourquoi ne partons nous pas, ailleurs, un moment  ? «
Là c’est toi qui ne dit rien, tu ne réponds pas…
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Commentaires

  • comme a ton habitude il faut te lire entre les lignes et las maux
    patrick

  • Ma façon de poser une problématique . J'apprécie d'user de ce mode opératoire

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