J'ai répondu à peu près ça :
Les rafales ont été assez terribles comme tu peux l'imaginer, ça me faisait un peu peur d’ailleurs, mais je regardais, et ne me privais pas des frissons,et des moments d'égarement au centre de l’inquiétude, la tempête. J’entendais le vent se fracasser sur les baies vitrées, fenêtres dont je n’ai pas eues le temps de protéger de leurs volets puisque la coupure d’électricité m’a empêchée d’actionner la fermeture et son mécanisme à temps.
L'électricité a été coupée durant 24h, et nous sont restées que l’obscurité, la froideur et l'appréhension de la nuit. L’imagination a élaboré bien des scénarios catastrophes durant cette journée s’appelant 24 janvier. Des instants pour nous tous étranges, moments étrangers à notre quotidien pépère méditerranéen…
En quelques heures, une tempête de cette ampleur permet de mieux réaliser que du haut de ses 1 mètre 80 de matière un homme n’est qu’une infime présence sur des milliers de km carrés. Pourtant des copains voisins nous ont invités, nous et quelques autres privés de chauffage à passer la soirée chez eux . Nous nous sentions proches, là près du réconfort de la lumière et de la chaleur d’un feu de cheminée. Une dizaine à manger des tapas et sandwichs aux chandelles, les gosses étaient excités comme pour un Noël. Et les grands ne se sont pas privés du bon vin. Et comme il se doit, c’est après minuit que nous sommes tous rentrés.
Ce we fut étrange, et tout à fait bizarre mon esprit a traversé plusieurs états : de l'inquiétude au réconfort, en passant par la tentative de relativiser, se détacher de tout ça.
Le dimanche matin a marqué la fin de l’épisode violent, et bien entendu le début du soulagement. Beaucoup d’ habitants du village étaient là, dehors dans les rues, voulant s’assurer que le mauvais rêve était bien terminé.
Le retour sur terre fut immédiat : redressage de clôture, nettoyage de branches échouées dans la piscine et coup de main aux voisins qui se sont réveillés avec un arbre haut comme 2 maisons couché dans leur jardin...et sur le capot de la voiture.
Chacun raisonnait sur son étude comparative des dégâts constatés. D’autres avaient hâte de voir et savoir le cauchemar des landais. Il ne fallait pas rater le journal télévisé, observer la composition de ce qui est à la fois terrible et fascinant.
De chez moi j’aperçois la clape, elle semble malade couchée, épuisée. La violence du vent a mis la plupart des pins à terre. L’on entend au loin le bruit des tronçonneuses qui les achève.
À présent , tout est rentré dans l’ordre des habitudes : électricité, chauffage, internet, télé, jardin à peu près guéri. La vie en vrai ou quoi? Un certain, incertain calme…
Cette semaine sera sous le signe du jardinage et j'aime pas trop ça .
Commentaires
après l'hiver , le printemps.
après l'amer, le vivant.
après la terre, l'océan.
C'est à Quéribus qu'il fallait être ce jour-là,
Pour sentir tempêter le grand vent de l'Histoire.
Dans le sifflement des meutrières, le craquement du bois,
Les hurlements fantomatiques des derniers Cathares.
bon !! me voilà rassuré !! j'imagine en effet que ca n'a pas du etre drole tous les jours ce retour à la bougie et aux jeux de sociétés pour combler les longues soirées d'hiver !!
Dans tout ce désastre de la nature une chose importante à retenir : "la solidarité humaine.." , ça rassure, parfois on a encore du mal à y croire...Comme quoi les hommes se donnent encore la main dans les moments difficiles.
Quant à toi perso. j'espère que les dégats ne te concernent pas trop.
Biz.
le principal est bien que tout est presque rentré dans l'ordre non
au fait nous sommes presque voisins, je suis de carcassonne
a bientot
il est aussi possible de numéroter les toles et les planches de sa cabane. Dans les îles, cela se passe parfois comme ça et une fois le cyclone passé, chacun ramasse sur des kilométres à la ronde, en cherchant comme dans une loterie sinistre les bouts de sa petite baraque. Comme partout c'est une question de chance.. mais j'ai le sentiment que certains en ont moins que d'autres.
Bien entendu , il y a des chanceux des privilégiés et j'en fais partie je suis lucide face à cela . Ce post est le résultat de ce que j'ai observé près de chez moi c'est tout, tout mon monde.
Le constat que je vis là , ici bien à l'abri ... à l'abri de tout ? Je m'obstine à rester en ce lieu quand il fait beau, du vent, froid, soleil , pluie dehors, "tout le temps" . C'est vrai j'ai de la chance d'avoir la possibilité de choisir ma solitude , mon exil. Je n'ai aucune réelle nécessité qui m'oblige .... je n'ai pas de planches à numéroter , mes bras sont la plupart du temps baissés...Je le reconnais, je l'écris .