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Spirale

SPIRALE

Aujourd’hui, j’ai aperçu ta mère à l’hôpital. Elle portait un chemisier blanc et un jean, et comme d’habitude ses cheveux étaient strictement tirés en arrière. Nos regards un peu sombres se sont dit bonjour…Son approche maternelle se déverse sur toi. Mais tes yeux restent fermés. Présence, nos tours de garde, cette permanence tresse les mouvements. Des corps circulent, errent, s’arrangent, dessinent une spirale autour de ton lit. Mouvement circulaire. Nous sommes là, assidus rien que pour Léna, toi, tout près. Nous sommes mobiles au-dessus de ta couche, parfois l'on s'agite et tournons en rond. Tu perçois de ton coma, cette sorte de danse, sans doute ....Cette ronde te rassure , peut-être  ? Nous veillons continuellement, sommes inquiets parfois, te contemplons souvent. Tu vis dans le blanc d’un coton, mais pas celui d’un berceau.
Parfois pour avoir la sensation de te divertir, je t’inonde de sons. Celui de Bjork me paraît tout à fait indiqué….Tu disais aimer son univers, si singulier.
Mes visites se régulent, à présent, par une fois par semaine. J’enroule mes semaines autour d’un mercredi. Ce jour, c’est le tien. Puis, une fois par semaine, c’est bien. J’ai ainsi des choses à te raconter. J’ai rencontré un de mes nouveaux voisins, par hasard dans un bar, à 3 rues de l’immeuble. Nous nous sommes saoulés au whisky. Il m’a raconté sa vie, ses histoires. Un ennui de mortels, je crois. Je n’ai pas commenté quand c’ était triste, ni souri quand c’était gras. De toute façon, je n’avais pas l’envie de trop parler. j’ai bu à côté de lui. J’ai acquiescé, soulevé les sourcils, il m’a dit : Eliot, tu es un ami ! L’amitié, hum ! C’est en le laissant, de retour dans mon studio que j’ai souri. Cette journée s’appelle spirale, je passe d’un monde à l’autre, singulier.  Pleurer ou rire, à part Léna tout m'indiffère...

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Commentaires

  • "J’enroule mes semaines autour d’un mercredi."

    Cette phrase est plus qu'un diamant brut : c'est un joyau.

  • un billet sombre et tres touchant ...j'imaginais tres bien les murs blancs (tout comme le chemisier et la blouse de l'infirmière) ce doit etre dur et angoissant à vivre de voir quelqu'un qu'on aime plonger ainsi dans le coma ...beau texte !

    Que ta semaine soit belle tout de meme !!

  • hum!!!!!

  • Pardon Léna... Héléna s'en va à jamais, c'est promis !

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