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Chacun son Pellier : le mien le tien le sien

L’obligation, la nécessité d’une vie active à assumer se profilait. Je ne m’en souciais pas..Pourquoi, l’aurais-je fait, un peu de détachement s’il vous plait…Moi avec en supplément un an de sursis, un studio, une année d’insouciance financière et lui dans cette grande ville. Un an avec un statut étudiant rendait la cité belle, label vie. Quelle que soit l’heure l’animation y était omniprésente: fourmillements des moins de vingt ans dans les quartiers proches des universités, trésors de frippes dénichés au bas des ruelles, là  où les minuscules boutiques font penser à des cavernes. Puis, il y avait ce défilé constant dans les rues commerçantes d’une armée de piétons aux pas réguliers et homogènes. Près de là une mosaique de nids :  les quartiers généraux des bandes et des tribus urbaines, je veux parler des pubs et des cafés, là où tout le monde fait son cinéma, sa place, sa comédie…La fille jeune se ligotait à ses amis. Elle et cette impression de faire partie intégrante d’un ensemble, d’un groupe, suivant cette grappe d’individus, s’attachant à leurs bras, leurs ramures, armure tordue des jeunes adultes : péripéties et aventures, et au centre les pérégrinations amicales. Cette légèreté ressemblait à de la distraction en comparaison de son ancien combat, celui de la maladie. Ancienne lutte dont elle ne parlait presque pas, une page s’était tournée. Page blanche, destinée à être griffonnée du prénom de l’aîné, l’aimé. L’adulte confirmé, Ludo ce prénom qu’elle écrivait sans cesse dans le coin des feuilles de son bloc notes, pendentifs accrochés au verso de ses cours de socio. Des gris-gris sur les feuilles, des prénoms à aimer écrire ou rêver, elle n’avait jamais eu l’occasion d’en inscrire au début de l’adolescence. Ces initiales décorées à l’entre turquoise, estampilles de filles, fille ordinaire de quinze ans qu’elle n’avait jamais incarné. Les amours  candides, le dessin encore naïf des premières passions, à 18 ans c'était déjà trop tard.
Derrière la place du centre ville, la fille se dépêchait d’aller acheter un peu d’herbe qui la rendrait en corps plus folle pour la soirée. Mon maigre budget, à chaque fois, disparaissait sous cette herbe roulée en boule. Désordre silencieux, pétard, coton des nuages, et doux remous, une quarantaine volontaire et choisie. Le réflexe d’évasion la calmait, m’apaisait, cette recherche de l’état second, le but étant de décoller de ma peau une légère irritation, les picotements d’un corps à peine guéri. Un goût accentué pour les voyages remplis de promesses sans les serments, cent conditions, et avec tant d ‘états à découvrir. Ces nuits où Ludo ne me rejoignait pas.
Ludo : Ces nuits où je ne la rejoignais pas, et pourtant pensant, sans cesse à elle, cette gaffette, la gaffeuse. La pensive dont j’étais tombée amoureux, parce qu’elle me faisait sourire au début, puis devenu addict de ses étourderies et de ses faiblesses à la fois, les deux..Sa façon de prendre tout, tout à la légère…J’ai ressenti l’envie de construire un abri autour d’elle, solide et confortable. Homme aux réflexes logiques, avec le regard porté sur les demains, devant. De ses rêves n’en dégager que des projets. Ma façon de l’aimer…

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