La maison du nomade est semblable à un vaisseau. l'essentiel en plus de la promesse du voyage . Les hommes emportent avec eux sur le dos des roulottes toutes leurs affaires, des affaires de famille. C’est une maison à porter, une vie un peu tortue ou escargot, des chemins parfois tordus. L’attachement à la terre n’est pas celui d’un propriétaire ni d’un locataire. Ces hommes et ces femmes habitent tout simplement le monde…
À chaque étape leur temps est compté. L’avis et le regard des sédentaires, ils savent ce que c’est. Le savent trop .
Enfer parfois du chemin lorsque nécessité oblige.
Des bonnes heures sans doute parfois le soir à l’horizon en perspective, ce ne sera pas la lumière d’un feu de cheminée qui va les éclairer. Ensemble parfois assis en contact avec la terre autour d’un foyer, ces hommes chantent et regardent les robes de leur femme et de leurs filles danser.
La maison du nomade n’a pas de clôtures, elle traverse bien des états…L’enfilade des roulottes forment un ensemble, un cercle, et à l'intérieur : ces gens …
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À dix-huit heures treize minutes exactement le bus me ramène là. Je salue le chauffeur et lui dis à demain. Mon pas est lent, je suis usée de la journée. Je pousse enfin la porte de cette maison, ouf ! je suis rentrée. Ma maison est collée à celle des autres, certains appellent l’enfilade de nos cubes : cités dortoirs ou lotissement. Moi j’appelle cet endroit mon quartier. C’est dans ces rues que le désordre de la journée commence à s’estomper.
Nous l’aimons bien mon mari et moi notre petit pavillon il est mignon. Une porte et des volets bleus, des rideaux à volants, des fleurs au balcon, il ne manque plus que des petits chiots derrière la clôture pour faire comme dans les images de calendrier. Sauf que moi les chiens moi j’aime plus ça, ça fait trop de chagrin quand ils disparaissent.
Cela fait trente ans que nous avons la même adresse. Dans cette existence aucune imosture. Nous y sommes attachés à ces quatre murs, notre maison est notre intérieur, je la trouve extraordinaire ma maison quand je songe à toutes les émotions qui y sont nées dedans.
Commentaires
"Ces hommes et ces femmes habitent tout simplement le monde"
En quoi ils ont bien raison, finalement. Ce qu'ils perdent en sécurité , ils le regagnent dans cette manière d'être "autrement" au monde. Sont-ils plus eux-mêmes que nous ne le sommes nous, toujours occupés à jouer un rôle? Probablement...
Nous avons tous des rôles à jouer , doit on parler de devoirs aussi ? J'aimerais savoir habiter le monde, être tout simplement moi en toutes circonstances , moi serait alors ma maison , une maison sans façade mais avec avec vue sur ce monde là , las parfois