Je suis à l’intérieur, en repli dans l’habitacle de l’auto, recroquevillée dans la laine de mon manteau. Je semble être dans un drôle d’état, en état las.
J’arrive à bien entendre le bruit des vagues et du vent, deux sons qui se mélangent en accord parfait, là.. .
Je suis tout près de la plage . Ici c’est la fin de la terre. Il commence à faire sombre et les rafales de vent entourent ma voiture, la font bouger. Je ne suis pas la seule à trembler. La nuit distribue toujours plein de frissons. Ce soir c’est, assez,violent.
À chaque fois en bord de mer et à cet endroit précis je viens m’échouer. Peu importe l’heure, et les saisons. Me placer face à l’horizon est ma façon de concrétiser la décision, celle de faire, quand même, front. Loin derrière moi des maisons sur pilotis indiquent le début de la civilisation.
Ici je me sens bien, entre les hommes et la mer, entre le flou et le concret.
J’éprouve ce récurant besoin de divaguer, laisser ainsi partir l’amer est parfois épreuve puis soulagement, ou l’inverse selon…
Ma tête a changé, elle aussi s’est abîmée, un peu détraquée, je ne respire plus tout à fait de la même façon. La jeune cicatrice sur mon visage me picote, une larme coule sur ce nouveau sillon. Mon corps n’aime pas le froid, il se plaint en laissant échapper ces quelques gouttes salées.
Les phares de la voiture de l’homme viennent interrompre ce moment blessant. Cet homme vient me chercher pour me ramener à la maison. Il m’aime, et sait où s’arrêtent mes évasions, ça fait tellement longtemps que nos cœurs ont fait connaissance. Je rentre avec lui, demain il me ramènera chercher ma drôle de voiture, pour l’instant il refuse que je quitte l’amplitude de ses bras et leur tendance à vouloir me retenir, de l’une d’entre elles parfois me protéger…
Commentaires
Juste un petit coucou par là pour te souhaiter de bonnes fêtes car je pars demain. A l'année prochaine, bisous à toi :-)
"Ici c’est la fin de la terre. " Endroit ultime assurément, au-delà duquel il n'y a plus rien. Rien que cette larme qui coule et qui représente à elle seule tous les malheurs endurés.
@Gaby : @ plus jeune fille .
@ Feuilly : cette plage ressemble à un refuge le mien , cette larme c'est juste un corps qui tremble, le mien se rappelant l' effroi...