Une premire fois ça peut faire aussi comme ç@, l@
La fin le début :
Un lieu dit, un endroit dont on dit que seuls ceux qui l’habitent connaissent la route tordue pour y accéder. Le soir en rentrant, des impressions, de « déjà-vu » se jouent ici. Au travers des étroites ruelles, tour à tour nous figurons comme spectateurs ou acteurs de certaines scènes. Des représentations qui, parfois, nous ramènent à notre propre vécu. Tandis que certains enfants slaloment en courant entre les jambes des grands, d’autres s’appliquent à rester près des anciens. Leur vison est un rappel à nos candeurs. Puis, il y a ces grand- mères qui ne laissent personne indifférent, assises sur leur chaise en fin de journée, ces mamés viennent ainsi capter le frais. L’une d’entre elles et toutes les autres à la fois évoquent en moi quelques souvenirs. Je me retrouve en examinant et décrivant les individus extérieurs, étrangers, mais pourtant liés à mon environnement. Je fais enfin partie intégrante de ce décor qui m’enrobe. Des corps me frôlent et débordent de ma tête, je suis là à l’instant, à l’endroit, à nouveau présente pour répondre.
L’impression d’avoir été trop souvent détachée de la réalité ne me colle plus enfin à la peau…... Elle repense en silence à des moments, les siens, les remets en ordre. Je suis analogue à ces personnes âgées qui ne font que finalement comparer leur histoire avec les présents. Je chaparde aussi des sursauts de malice, ces sources de moments onctueux, comme le font ces gosses quand ils partent en courant…..
Et si je n’étais que mots, je ne voudrais pas qu’ils ne soient qu’épreuves et preuves d’un parcours. Montrer, me montrer, transcrire, interpréter un monde, fut un moyen de panser mes fêlures, penser à comment cicatriser. L’évasion toujours et en corps, via la prise de drogues, puiser les écrits, épuiser. L’espoir de trouver le soulagement, ce moins difficile à porter. Elle ne sait pas entièrement ni tout à fait assumer « ça » .
Noircir mes doigts, me permet de matérialiser tous mes troubles, mes escapades, et peindre mes paroles. J’ai hurlé via le virtuel, tissé ma toile devenue support et supporté un langage composé d’un nouveau dire, silencieux, peut être même, plus réfléchi. Je suis une femme qui vomit après avoir absorbé tantôt la nourriture tantôt les soifs. La boulimie telle hait ma faiblesse. La tentation de remettre l’inutile, l’ ennuyeux superflu hors d’elle. J’essuie parfois, souvent quelques traces de colère. À la meilleure place, je tente de remettre l’essentiel. Les doigts au fond de la bouche, mes trips remontent. Les unes et moi, toutes les rappellent. Le poison est ainsi rendu, je serre les dents et garde la matière. Les sens de la chair, quintessence du mouvement. La matière sans les manières. Dans la vérité, l’essence, l’âme est un si serrée au corps : L’écriture.
L’être entre deux précipices, une corde serrée autour de la carotide paraît nouer ma gorge. L’antre de mes états, les mots ont patienté à la file, en ligne, devant ce trait : dessin de ma bouche fermée. Sans ne rien pouvoir dire, haut et fort, j’ai écrit nuit après nuit. Les portraits que je dressais étaient pour la plupart du temps imaginés ou inspirés de rencontres, voire de mes propres émois. Une échappatoire à ce maudit silence me sépara des doutes. Mes doutes, mes peurs. Toutes ces segments de vie ainsi m’ ont transformée, moi la bègue, la muette, en volubile expression. Un ensemble ordonné dans la chronologie d’un blog, un blog que j’ai toujours revendiqué ne pas être un confessionnal. Il fut fenêtre ouverte, et non pas écran de fumée, un rapport avec l’extérieur. Un autre pas vers la sortie, donc. Le virtuel est non un mirage. Une ouverture, un accès à dehors. Déformer les songes en fiction fut tourbillon, âme, muse , ment.
Je n’ai jamais caché à mes proches le fait d’aimer la toile, pourquoi l’aurais je fait ? Mes petites histoires ne faisaient peut-être pas « bien «, toutefois j’ai toujours gardé la volonté qu’elles ne fassent jamais de mal, par délicatesse.
Par goût …. Je ne possède pas l’art de la critique destructrice, je laisse à certains le faire. Ils le font si bien, parfois même avec élégance, panache …
Bien sûr, il faut être vigilant sur l’océan du net, cependant la vigilance s’impose à peu près partout, non ? Je n’ai pas rencontré un monstre via Internet, il m’est tombé dessus au détour d’une rue ….. J’avoue bien volontiers, que j’ai idéalisé une paire de fois en caressant un t’chat, et je ne minimise pas les ravages que peuvent faire les films que l’on se joue parfois en se frottant aux « je « de rôles, toutefois il est propre, à chacun, de voir s’il l’on veut rester soit ou pas.
Le virtuel et le réel se mélangent, l’imaginaire côtoie la réalité, il existe une limite que chacun devrait savoir se fixer .
Un homme m’a , un jour, envoyée un courrier. Il s’est adressé non pas à une femme, mais à une personne qui aime écrire. J’ai découvert au fil d’une correspondance, au début timide, un écrivain, un peintre, un artiste, et jamais je n’ai recherché l’imposture. Puis ne m’encombrant pas de peur, juste de l’ombre du « quandiraton ».
Je me suis déplacée pour le rencontrer, le fil rouge de cette rencontre fut l’écriture. Il m’a montrée un sens, une direction à mes mots, sans jamais imposer quoique ce soit. J’ai découvert son univers, un univers si riche. J’ai vu dans les yeux de cet homme force, connaissance et liberté. Je me suis nourrie de sa sensibilité, et j’ai eu la curieuse impression de lui prendre beaucoup en partant. Je suis restée avec la volonté de tant lui rendre, à travers mon travail sur l’écriture. `Je ne compte pas les heures qu’il a eu la générosité de me consacrer afin de m’aider à sortir tous ces mots qui m’envahissaient de façon désordonnée et maladroite. Je compare ces heures à des heures de colles, collée à l’étude et pourtant sans ne jamais se prendre pour des sérieux. Un travail. Le bleu de ladite vague, le violet des maux, encre coulée sur du papier se transformant en délires parfois . Joutes et jouer avec les mots : mes jouets ?: armer viser tirer surfer sur les émotions et leurs vertiges. Les matchs se finissaient pour ma part sur le ressenti de la note la, là l@ sans jamais de las, un diapason, un accord, l’unisson …. Il faisait semblant de perdre et moi mine de crâner. J’ose croire que nous étions gagnants tous les deux. La rencontre avec cet écrivain fut forte et m’aida à faire la part des choses. Cependant écrire est mon refuge, mon asile. L’écrivain m’arracha « ça » de moi, et je me suis exprimée au creux de son talent. Je me sens force double. J’aurais été folle d’avoir peur de ce que je ne savais pas …. Cette histoire n’est pas un roman, ni un témoignage encore moins un journal intime. Cela pourrait être les cris de l’une d’entre elles :une aventure dite, écrite, décrite.
Merci le Loup ! CM
Commentaires
"Vivre et non survivre". Comme Till, par espièglerie face au destin, mettre cette devise en lettres d'or sur son livre-drapeau et le baptiser "Or y Flam", puis le dresser bien haut, en symbole de l'alchimie des mots.