Je remarque Léna …. Je me questionne Léna…. Mon absence d’intérêts à l’échange, m’inquiète un peu, je l’avoue. Étrange acclimatation à l’isolement. Je ne parle ni de solitude choisie, ni de sanction, mais plutôt d’un glissement inconscient et synchronisé avec ton sommeil, ce coma.
Tous ces gens autour de toi, les proches, je les écoute chapitrer certains actes manqués, à chacune de leur visite…Ils se plaignent en vérité, pleurent sur de fausses nostalgies. Les actes qu’ils définissent comme manqués.
Finalement ces gens mettent en scènes les regrets, ce qu’ils n’ont pas fait ….La réalité serait donc une simplicité trop difficile à assumer ?
Savent-ils au moins que ton réveil se profile. Seule ta mère et moi sommes les témoins réguliers du compte à rebours : les stades de ton coma. Des grades, dégrade : 3,2,1,0…...
Ma journée s’appelle : Des grades. Dégrade.
Je juxtapose sur le second terme, incarne le second mot. En moindres maux, ma lucidité se dilue.
« Se dit lu »,je me dilue peut-être…Peut-être ce journal que je rédige pour toi…. Unique trace de mes passages.
Une seule étape te sépare de la renaissance….Tout sera à reprendre au degré 0. Ta vie, ta mémoire….. Nouveau stade ? Moi, il n’y a aucun doute, je serais irrémédiablement apaisé à ton réveil… L’attente de l'imprévu. L’événement… heureux, ta renaissance reste en corps officieux….
Je refuse que ta nouvelle vie soit ma seconde chance… Celle de gagner ma bonne conscience. Pas à pas …. Je ne vais tout de même pas tenter de racheter mon âme avec une présence hypocrite à ton réveil. Je ne serais pas à tes cotés. Pour l’instant, je frôle ton silence, à demi mots, je te conduis jusqu’au constat : Ma responsabilité dans de cet accident de vie, le tien.
Déraison. Des raisons pour aller jusqu’au dernier article de ce journal.
L’ancien, ce compagnon que j’incarnais ne me manque décidément pas…Eliot, seul, seul ce prénom demeure…. Les rares rencontres que j’ai faites cette année me confortent dans la volonté de m’engouffrer dans cette spirale dont je t’ai déjà parlé ....Passage progressif et sinusoïdal. Gouffre grandissant.
Des instants à me contenter d’observation. …. Passage d’un monde à l’autre, donc, souviens-toi. Et ne parler vraiment, qu’aux personnes unies à notre histoire.
Luce, jeudi est venue te voir… Elle ose à peine s’approcher de ce lit dans lequel tu es allongée, et de moi, parfois. Je la guette également. Luce surveille en espérant, comme nous tous les « progrès », les grades .
Les deux amies : vous…. Luce, Léna, Luce , Léna Luce , Léna : mes deux amours, mes deux elles.
Elle et moi avons déjeuné ensemble. Ensemble à parler de toi… IL nous a fallu 1 an pour nous risquer, à « dialoguer », à nouveau se parler … Cette amie aussi, étonnée par l’ Eliot modifié.
Luce, cette femme, ton amie, mon ex- maîtresse : notre alliée aux deux visages. Luce, cet ancien parfum sur mon épaule que tu m’as reproché, le mensonge confortable…
Savais tu que c’était elle ? L’avais tu deviné ?
Luce, en souhaitant ton réveil, veut t’avouer sa trahison…. » Quelle horrible version, ce triangle incomplet » m’a –telle dit.
Cette liaison illégitime a besoin de ta condamnation, de ton jugement, …D'après Luce. Le mari et la maîtresse réunis, cette fois, dans la salle. Sale histoire.
Je trouve Luce si injuste envers toi. Cette volonté de grande sincérité n’incarnerait donc que le relief de son immense remord. Il serait dommage que son repentir te fasse souffrir. Toi Léna, tu incarnes notre victime finalement.
Ni Luce ni moi n’étions résolus à vouloir si bien faire les choses par le passé, lorsque nous te trompions. Me semble-t-il.
Je favorise le gouffre du manque d’envies, pour ma part… N’y vois pas une prémonition au suicide, hum ! la détermination fait partie de l’ancien Eliot… Les autres n’auront qu’à se débrouiller avec toi comme phénomène : Le sujet de leur conversation pour au moins la décennie à venir… Avenir.
Tranquillité d’esprit
Tous ces gens autour de toi, les proches, je les écoute chapitrer certains actes manqués, à chacune de leur visite…Ils se plaignent en vérité, pleurent sur de fausses nostalgies. Les actes qu’ils définissent comme manqués.
Finalement ces gens mettent en scènes les regrets, ce qu’ils n’ont pas fait ….La réalité serait donc une simplicité trop difficile à assumer ?
Savent-ils au moins que ton réveil se profile. Seule ta mère et moi sommes les témoins réguliers du compte à rebours : les stades de ton coma. Des grades, dégrade : 3,2,1,0…...
Ma journée s’appelle : Des grades. Dégrade.
Je juxtapose sur le second terme, incarne le second mot. En moindres maux, ma lucidité se dilue.
« Se dit lu »,je me dilue peut-être…Peut-être ce journal que je rédige pour toi…. Unique trace de mes passages.
Une seule étape te sépare de la renaissance….Tout sera à reprendre au degré 0. Ta vie, ta mémoire….. Nouveau stade ? Moi, il n’y a aucun doute, je serais irrémédiablement apaisé à ton réveil… L’attente de l'imprévu. L’événement… heureux, ta renaissance reste en corps officieux….
Je refuse que ta nouvelle vie soit ma seconde chance… Celle de gagner ma bonne conscience. Pas à pas …. Je ne vais tout de même pas tenter de racheter mon âme avec une présence hypocrite à ton réveil. Je ne serais pas à tes cotés. Pour l’instant, je frôle ton silence, à demi mots, je te conduis jusqu’au constat : Ma responsabilité dans de cet accident de vie, le tien.
Déraison. Des raisons pour aller jusqu’au dernier article de ce journal.
L’ancien, ce compagnon que j’incarnais ne me manque décidément pas…Eliot, seul, seul ce prénom demeure…. Les rares rencontres que j’ai faites cette année me confortent dans la volonté de m’engouffrer dans cette spirale dont je t’ai déjà parlé ....Passage progressif et sinusoïdal. Gouffre grandissant.
Des instants à me contenter d’observation. …. Passage d’un monde à l’autre, donc, souviens-toi. Et ne parler vraiment, qu’aux personnes unies à notre histoire.
Luce, jeudi est venue te voir… Elle ose à peine s’approcher de ce lit dans lequel tu es allongée, et de moi, parfois. Je la guette également. Luce surveille en espérant, comme nous tous les « progrès », les grades .
Les deux amies : vous…. Luce, Léna, Luce , Léna Luce , Léna : mes deux amours, mes deux elles.
Elle et moi avons déjeuné ensemble. Ensemble à parler de toi… IL nous a fallu 1 an pour nous risquer, à « dialoguer », à nouveau se parler … Cette amie aussi, étonnée par l’ Eliot modifié.
Luce, cette femme, ton amie, mon ex- maîtresse : notre alliée aux deux visages. Luce, cet ancien parfum sur mon épaule que tu m’as reproché, le mensonge confortable…
Savais tu que c’était elle ? L’avais tu deviné ?
Luce, en souhaitant ton réveil, veut t’avouer sa trahison…. » Quelle horrible version, ce triangle incomplet » m’a –telle dit.
Cette liaison illégitime a besoin de ta condamnation, de ton jugement, …D'après Luce. Le mari et la maîtresse réunis, cette fois, dans la salle. Sale histoire.
Je trouve Luce si injuste envers toi. Cette volonté de grande sincérité n’incarnerait donc que le relief de son immense remord. Il serait dommage que son repentir te fasse souffrir. Toi Léna, tu incarnes notre victime finalement.
Ni Luce ni moi n’étions résolus à vouloir si bien faire les choses par le passé, lorsque nous te trompions. Me semble-t-il.
Je favorise le gouffre du manque d’envies, pour ma part… N’y vois pas une prémonition au suicide, hum ! la détermination fait partie de l’ancien Eliot… Les autres n’auront qu’à se débrouiller avec toi comme phénomène : Le sujet de leur conversation pour au moins la décennie à venir… Avenir.
Tranquillité d’esprit
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PS : Heu oui le dessin est de moi !
Commentaires
Tel Eliot, comment ne pas succomber à ces deux "femmes fatales" ? La brune au noble profil grec, belle comme Athéna, et la blonde à la gorge offerte, Aphrodite qu'on dirait échappée d'un album de Manara... Et l'homme, pauvre mortel, chante sa douleur au pied des ruines du dernier temple, et jette ivre d'amour sa dernière bouteille à la mer...
pureté des traits clos, apaisement au coeur du maelstrom d'une vie si humaine, une vie qu'on espère encore en-vie
@ Pascal : c'est encore un grand chantier, je n'ai de cesse de modifier les travaux. J'ai tenté de dessiné les filles mais bon...J'aime travailler lent .
@Gongolfo : Le gouffre de cet homme va devenir l'errance . Sans doute sa disparition .
Sympa ton dessin ! J'aime bien :)
tu as fait des progrès, encore.