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Je remonte le tout, enfin !

Après la fermeture, je reste un peu tard à la boutique pour ranger. Aurélie, la vendeuse est partie plus tôt, un rendez-vous galant l’attend. Elle a encore l’aubaine d’avoir vingt ans. Ma petite vendeuse pose avec sa jeunesse éclatante et je lui donne raison. J’aime bien l’appeler « ma  vendeuse «, je glisse ce « ma » parfois dans les conversations, manière d’afficher mon statut de cadre. Devrais-je être vraiment fière de ce « ma » insidieusement déclaré ? Un brin vulgaire ? Je l’avoue c’est une manie un tic, un moyen de « bien » présenter. Elle, moi, cette femme accessoirisée du badge de responsable, les deux pieds enfoncés dans les normes, l’énorme erreur de ne croire qu’en l’image. Je l’admets, je l’envie par moments, « ma «  vendeuse. Je n’ai pas eu ou je n’ai pas su disposer d’indolence entre mes quatorze et seize ans. Des maux sérieux, des mots graves sont venus déranger mon jeune vocabulaire. Mes vingt ans ne ressemblaient, en conséquence, pas à ceux d’Aurélie, à leur fraîcheur, à l’éveil de l’avis d’adulte. Mon passage à l’adolescence marqué , un parcours embarrassé d’un mélanome malin, assez futé pour être « déjà » frein sur la voie. Attention ! Ralentir…La retenue semble être une proche cousine de la maturité dont les êtres malades doivent s’accommoder, en agencer la raideur, grimacer à la rigueur. Une sorte d’apprentissage à la sagesse. La sagesse, parlons en ! De ce réflexe, cette couverture de survie. L’on se tranquillise en se voulant fort et parfois même irréprochable. L’on s’efforce de rester digne, afin de gagner le salut. Et si cette impression de mériter n’était que leurre, finalement, patienter sobrement en attendant l’heure de la guérison, du soulagement. L’on se dit qu’incontestablement, l’on y gagnera à combattre en silence. Garde à vous, la tête haute comme la dignité. S’il vous plait… La récompense en sera toute une vie de répit, parfois le repos. L’intense de la fille malade n’était pas excédent ou vitesse, mais son opposé. Cet «  intense » prenait la forme d’une émotion envahissant une pièce, lors d’une visite : l’emballement d’un cœur à l’ouverture d’un courrier, la joie de voir entrer ses parents dans la chambre, le sas de repos, et ressasse lorsque venait l’heure de leur départ. Ce tout venant de l’extérieur sentait l’air frais. Hum ! La bonne mine que je leur enviais. La jeune, elle neuve, moi trouvait que ces souffles du dehors n’entraient pas assez souvent dans mon espace, de plus ils repartaient toujours trop tôt. Et s’essouffle « un si » à force, le chagrin se banalise devenant presque naturel. Normal ?
 

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Commentaires

  • Un cours d'espagnol (le dernier d'ailleurs sniff)... Une zentille prof qui nous laisse faire ce qu'on veut... ;) Ben... J'vais faire un tour chez vous alors !! ^^

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